A 19 ans, Amélie Klopfenstein va vivre sa première expérience en Coupe du monde samedi lors du parallèle de Lech/Zürs. Dans le portillon de départ, la talentueuse skieuse, triple médaillée aux Jeux olympiques de la Jeunesse de Lausanne en 2020, se retrouvera notamment aux côtés de certains grands noms du Cirque blanc comme les championnes du monde en titre de géant et de slalom Lara Gut-Behrami et Katharina Liensberger. Pas de quoi effrayer la skieuse de la Neuveville qui entend profiter pleinement de cette première expérience parmi l’élite.

Amélie Klopfenstein, comment avez-vous accueilli l’annonce de cette première sélection en Coupe du monde?

Je l’ai apprise en Suède à Kabdalis où nous nous sommes entraînées la semaine dernière. Nous avions déjà fait un jour d’entraînement en parallèle à Diavolezza (GR) et ça allait bien. Après une nouvelle session en Suède, les entraîneurs ont discuté et m’ont choisie. Je me réjouis car c’est un pas en avant. Une première Coupe du monde c’est quelque chose et je dois en profiter.

Vous vous rendez à Lech/Zürs libérée ou existe-il un brin de pression avant ce baptême?

Il y a toujours un peu de pression. Je n’ai pas peur, mais c’est nouveau. Et je sais que le stress va monter au fur et à mesure que s’approche la compétition. Je vais devoir gérer mes émotions, sinon mon ski en pâtira. Mais je travaille avec un coach mental sur ces aspects pour apprendre à gérer le stress.

On ne va donc pas parler d’un résultat chiffré…

Non, l’objectif est de prendre de l’expérience, c’est une découverte de pouvoir skier avec les grands. Je veux surtout prendre du plaisir en ayant le sentiment que j’ai tout donné et que c’était cool au final. Il ne faut pas oublier que seules 16 filles passeront le cap des qualifications pour accéder aux 8es de finale, ce sera donc chaud.

Le géant parallèle est une discipline qui fait passablement parler dans le milieu. Comment appréhendez-vous cette épreuve?

Ca sera la première fois pour moi en compétition. J’en avais déjà fait un en slalom. C’est un format qui change, même s’il est controversé. C’est différent de skier avec quelqu’un à côté, et le challenge est différent. Il faut s’adapter à l’écart entre les portes qui est piqueté très serré et il s’agit de bouger plus vite avec les skis de géant. On s’y est entraîné et on va encore travailler sur les départs vendredi à Davos.

Cette apparition en Coupe du monde sera-t-elle unique cet hiver ou allons-nous vous revoir fréquemment sur le Cirque blanc?

Ma priorité est mise sur la Coupe d’Europe. Mon objectif est de poursuivre ma progression, de faire de bons résultats, d’atteindre le top 30 au général en Coupe d’Europe, pour ensuite intégrer les cadres B de Swiss-Ski à l’issue de l’hiver. Quand on goûte à la Coupe du monde, on a toujours envie d’en faire plus, mais il ne faut pas non plus brûler les étapes.

Justement, comment analysez-vous votre progression, sachant que beaucoup d’espoirs reposent sur vous depuis vos succès aux Jeux olympiques de la Jeunesse?

J’ai beaucoup progressé techniquement depuis que je suis entrée à Swiss-Ski (ndlr: au début de la saison 2020-2021), notamment en géant et en slalom. C’est aussi pour cela que j’ai décidé cette saison de me concentrer sur ces deux disciplines. Mais il y a encore des étapes à franchir et je sais que je dois travailler pour y parvenir.

Vous sortez d’une semaine d’entraînements en Suède avec le groupe de slalom de Coupe du monde. Comment avez-vous vécu cette expérience avec des filles qui sont désormais confirmées sur le Cirque blanc comme Mélanie Meillard ou Camille Rast?

C’était une superbe expérience car normalement je ne les vois pas ces filles. J’ai pu observer comment elles travaillaient, comment elles se préparaient. C’est aussi grâce à cela que je peux trouver mon chemin. Bien sûr que le niveau est plus élevé, qu’il y a du travail, mais je sais que ce n’est pas impossible non plus d’arriver en haut.

Johan Tachet