Ça bouge au sein des instances politiques du ski suisse et international. Swiss-Ski va proposer la candidature de Jean-Philippe Rochat pour intégrer le Conseil de la FIS lors du prochain Congrès, qui se tiendra le mercredi 5 juin 2024 à Reykjavik. Le Vaudois remplacerait Urs Lehmann, membre depuis 2021, mais qui renonce à un nouveau mandat en raison d’un agenda trop chargé. Le fait qu’il ne soit pas en odeur de sainteté au sein de l’instance internationale joue peut-être également un rôle dans cette décision. En effet, le président de la fédération suisse et le président de la FIS Johan Eliasch sont souvent en désaccord, même si leur relation reste a priori cordiale.
L’expérience parle pour lui
La candidature de Jean-Philippe Rochat (66 ans) est logique. Le Vaudois a été vice-président de Swiss-Ski de 2004 à 2016. Il est resté étroitement lié au sport en général et aux sports de neige en particulier depuis. Le père du slalomeur Marc a été longtemps associé de l’étude d’avocat Kellerhals Carrard, spécialisée en droit du sport. Il a été secrétaire général du Tribunal arbitral du sport (TAS) de 1994 à 1999, et il y a présidé ou arbitré quelque 80 procédures depuis 2000.
“Ce serait un honneur pour moi de pouvoir apporter mon expertise au Conseil de la FIS et donner un nouvel élan à la fédération afin d’aborder les grands défis auxquels les sports de neige sont confrontés, a déclaré celui qui est également très lié avec Crans-Montana. Je souhaite avant tout contribuer à réunifier la famille FIS.” Urs Lehmann a de son côté commenté la candidature de son ancien vice-président en ces termes: “Jean-Philippe dispose d’un excellent réseau national et international et a une bonne vision d’ensemble. Au même titre que Swiss-Ski a bénéficié de sa clairvoyance et de sa forte personnalité durant de longues années, son élection serait également un enrichissement énorme pour la communauté des sports de neige dans sa globalité.”
Urs Lehmann plutôt dans un rôle d’opposition
Président de Swiss-Ski depuis 2008, Urs Lehmann est également CEO du fabricant de médicaments Similasan depuis 2009. L’Argovien de 55 ans a déjà une longue carrière de dirigeant derrière lui dans ces deux fonctions, ce qui l’a amené à faire le point et à définir de nouveaux objectifs. Lors de l’Assemblée des délégués de Swiss-Ski du 29 juin 2024, Urs Lehmann se représentera pour un cinquième mandat de quatre ans en tant que président. Il est d’ailleurs à la tête du comité d’organisation de Crans-Montana 2027.
En plus de ses engagements pour Swiss-Ski et Similasan, Urs Lehmann souhaite continuer à s’investir pleinement dans le projet olympique “Switzerland 2038”. En duo avec Ruth Wipfli Steinegger, il assume la coprésidence de l’association à l’échelle nationale. Compte tenu de tous ces développements et de la planification à moyen et long terme, Urs Lehmann a décidé de mettre à disposition son siège au sein du Conseil de la FIS, composé de 22 membres.
Urs Lehmann précise que son renoncement à un nouveau mandat au sein du Conseil de la FIS ne signifie en rien son retrait de la politique internationale des sports de neige, bien au contraire. Cette nouvelle orientation lui permettra de défendre les intérêts de Swiss-Ski de manière encore plus efficace et cohérente au niveau mondial. “J’aurai ainsi une plus grande marge de manœuvre pour continuer à m’engager avec force dans la recherche des meilleures solutions possibles pour le bien du sport”, explique-t-il. “La FIS est la Fédération des fédérations nationales et il faut absolument que cela reste le cas.” Il s’agit là d’une petite pique à peine déguisée à Johan Eliasch, qui souhaite rassembler un maximum de pouvoir au sein de l’instance internationale.
LMO/COM
