On ne se frotte pas à Zermatt impunément. La FIS l’a appris ce mardi à ses dépends. Trois semaines après avoir confirmé que la station valaisanne, couplée à sa voisine valdôtaine de Cervinia, n’organiserait pas de courses de Coupe du monde lors du prochain hiver, la fédération internationale de ski reçoit le retour de batôn. Zermatt, à travers un communiqué visant à repenser sa stratégie du ski estival, annonce que les athlètes professionnels, tous sports de neige confondus, n’auront pas la possibilité de s’entraîner sur son glacier l’été prochain.

Zermatt Bergbahnen certifie avoir investit ces dernières années « des montants et des ressources humaines considérables afin d’offrir aux athlètes de ski de Suisse et de l’étranger une infrastructure parfaite durant les mois d’été en vue de leur préparation pour la saison de la Coupe du monde ou de la Coupe d’Europe ». Les courses de Coupe du monde, qui ont toutes été annulées lors des deux dernières saisons, avait alors pour but de proposer « une offre innovante » avec la possibilité de s’entraîner en amont des compétitions au pied du Cervin. « Une offre que les fédérations et les athlètes ont considérée sous un autre angle. C’est pourquoi les quatre descentes de la Coupe du monde – malgré le contrat de cinq ans avec la FIS – ont été retirées du calendrier de la Coupe du monde de ski alpin 2024/2025 », relève-t-on dans le communiqué.

Des moyens investis pour la relève

En contre-partie, la station haut-valaisanne assure que les investissements annuels dans la préparation des pistes seront désormais dévolus à la relève du ski afin d’assurer « la promotion de la relève du ski », à savoir pour les skis-clubs, les associations régionales et les centres de performance. « Ce sont précisément ces passionnés de la neige qui forment une base extrêmement importante pour le futur recrutement de moniteurs de ski, de guides de montagne et de promoteurs des sports d’hiver dans les stations. »

Franz Julen, président du conseil d’administration et Markus Hasler, CEO de Zermatt Bergbahnen, mentionne que la situation sera réévalué en 2025. En attendant, les équipes, de tous pays qui avaient pris l’habitude de skier au pied du Cervin notamment en vitesse, devront se trouver un nouveau point de chute. En été, les pistes de Saas-Fee du glacier de l’Allalin, sont également des plus prisées, et il n’y aura bien évidemment pas de places pour tout le monde. Les différentes équipes devront très probablement toutes s’envoler pour l’hémisphère sud, soit en Argentine, au Chili ou en Nouvelle-Zélande.

JT