L’annonce du retour de Marcel Hirscher n’était qu’une demi-surprise pour Matteo Joris, qui avait entendu quelques bruits de couloirs ces derniers jours. Reste que l’entraîneur en chef de l’équipe de Suisse de slalom, qui s’occupe également Loïc Meillard, se réjouit de la nouvelle impulsion donnée à son sport, quelques semaines seulement après l’annonce en grande pompe du retour de Lucas Braathen. “C’est vraiment bien pour le ski, une excellente pub”, relève l’Italien.

Alors que Marcel Hirscher va désormais s’élancer sous les couleurs néerlandaises, la Suisse n’a pas été approchée pour une éventuelle collaboration, notamment lors des entraînements estivaux. Si la légende aux 8 grands Globes de cristal va s’envoler pour la Nouvelle-Zélande afin d’y glaner des points FIS, ce n’est pas encore certains pour les slalomeurs helvétiques. “Nous irons nous entraîner soit là-bas, soit à Ushuaïa”, rappelle le mentor de la meilleure équipe de slalom suisse de l’histoire. “Contrairement à Marcel Hirscher, nous n’avons pas besoins de points.”

Matteo Joris justement assure que rien ne sera facile dans la chasse aux points de pour Marcel Hirscher. “En géant, ça devrait pouvoir le faire mais en slalom, ce ne sera pas simple du tout! Il va s’élancer avec des dossards très élevés et même pour lui, si la piste se dégrade, il n’est pas certain qu’il puisse se qualifier pour les deuxièmes manches. Il faudra voir, surtout en fonction des conditions.”

“Il ne va pas avoir la vie facile”

L’an dernier, le Valdôtain a également eu la chance de pouvoir observer le quintuple champion du monde à l’action, lors d’un entraînement à Reiteralm (AUT). “En géant, il ne va pas être si loin que ça des tous meilleurs”, confirme le coach, avant d’ajouter: “Ça va nous faire de la concurrence en plus, mais pas trop j’espère”. D’ailleurs, derrière l’intouchable Marco Odermatt et le très solide Loïc Meillard, il y a de la place. Ce n’est pas forcément le cas en slalom, discipline dans laquelle le niveau, par ailleurs très homogène, a constamment augmenté ces dernières années.

“Il a toujours skié mais il a sûrement un petit peu plus perdu en slalom qu’en géant”, assure Matteo Joris, fréquemment en contact avec le clan Kristoffersen, qui partage les entraînements et les tests de ski avec Marcel Hirscher, dont la marque Van Deer équipe le Norvégien. “Physiquement, il n’aura pas de problème à mon avis, mais techniquement, il y a eu beaucoup d’évolutions en slalom, il faudra voir s’il parvient à s’adapter. Ce qui est certain, c’est qu’il ne va pas avoir la vie facile!” Reste donc à attendre la pris de de position de l’Austro-Néerlandais, pour savoir s’il compte s’aligner dans ses deux disciplines de cœur, ou s’il envisage pourquoi pas de s’élancer en super-G également. Affaire à suivre.

Laurent Morel