Pour trouver un sourire romand dans l’aire d’arrivée si atypique du Lauberhorn, il fallait plutôt se tourner vers Alexis Monney que vers Justin Murisier. Si le Valaisan (10e) a terminé devant le Fribourgeois (12e), c’est bien ce dernier qui était le plus satisfait de sa prestation lors de la descente raccourcie de Wengen ce jeudi. Il faut dire qu’il a ainsi pu confirmer son extraordinaire 10e place réussie ici même à la surprise générale il y a un an. “Pour moi, c’était pas si important de confirmer, précise toutefois le skieur qui a fêté ses 24 ans lundi. Je sais que je skie bien en ce moment alors c’était simplement cool de pouvoir le montrer.”

Alexis Monney a eu chaud au départ

L’athlète de la Veveyse s’est notamment montré brillant dans les parties techniques telles que le Bruggli-S et le S d’arrivée. “C’est vraiment agréable, sourit-il. Je fais encore une ou petites erreurs mais je suis content de skier de cette manière, ça prouve que la vitesse est là.” Pourtant, et comme beaucoup d’athlètes, Alexis Monney a souffert de… la chaleur au départ. “Il faisait vraiment monstre chaud, et je n’aime pas trop ça, décrit-il. J’ai senti que je manquais de puissance au départ.” Le Fribourgeois a en effet perdu passablement de temps sur le haut du parcours.

Et avec l’exploit de Marco Odermatt, il a de qui s’inspirer. “Je pense qu’on s’en rend pas vraiment compte pour l’instant de ce qu’il est en train de faire, lâche-t-il. C’est sûr que j’ai envie de suivre ses traces. Il gagne tout donc c’est clair que j’ai bien envie de faire autant bien. Mais je sais aussi que ça va être assez compliqué parce que tant qu’il est là, il va continuer à sûrement tout gagner et il faudra sûrement aller le battre à un moment donné…”

Justin Murisier veut aller plus haut

Pour le grand pote et collègue de chambre de Marco Odermatt Justin Murisier, la satisfaction n’était pas totale. Excellent quatrième de la descente de Bormio il y a une dizaine de jours, le Valaisan espérait se rapprocher une nouvelle fois du podium sur le Lauberhorn, et notamment lors de cette descente raccourcie qui correspond parfaitement à ses qualités. “Il ne me manque pas grand chose pour le podium et quand je vois comment j’ai skié, c’est un peu dommage parce que je n’ai pas osé comme hier à l’entraînement et il m’a manqué un petit quelque chose au final.”

Mais le Bagnard, qui fait désormais partie des 20 meilleurs descendeurs de la planète, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. “Il faut que j’apprenne de tout ça, avoue-t-il. La descente c’est une discipline d’expérience et j’espère que d’ici samedi j’arriverai à trouver une vitesse de plus.” D’ici, celui qui a lui aussi fêté son anniversaire ce lundi (32 ans) tentera de briller en super-G vendredi. “Il y a moyen d’aller chercher tout devant”, se motive-t-il encore.

Laurent Morel, Wengen