Michelle Gisin quitte les Championnats du monde sur une élimination lors du slalom où elle faisait partie des prétendantes aux médailles. Qu’importe, l’Obwaldienne ne quitte pas pour autant son large sourire dans l’aire d’arrivée baignée du soleil des Dolomites. La skieuse d’Engelberg se montrait ravie de repartir de Cortina d’Ampezzo avec le bronze du combiné et l’argent du géant messieurs remporté par son compagnon Luca de Aliprandini.

Michelle Gisin, vous n’aviez plus été éliminée en slalom depuis mars 2017. Que s’est-il passé?

J’étais plutôt bien partie, j’avais trouvé le bon rythme, surtout que je ne suis pas celle qui part fort normalement. C’était correct, je me suis dit: “encore la double et je lâche les skis”. Malheureusement, j’ai enfourché. On ne peut rien faire dans ce cas-là. C’est dommage. C’est la première fois que je suis éliminée depuis quatre ans, ça arrive aujourd’hui. C’est ainsi.

A voir votre grand sourire, vous tirez un bilan positif de ces Championnats du monde…

Pour moi, c’est parfait. Surtout la première semaine. J’ai réussi à retrouver la joie et la confiance en vitesse. C’était quelque chose de très important. Puis il y a eu la médaille du combiné… Enfin, cette deuxième semaine était plus difficile sur un plan personnel. Ce n’était pas mes journées, notamment en géant où j’ai trop voulu forcer. Après cela peut arriver d’enfourcher en slalom. Mais la journée de vendredi était magnifique avec la médaille de Luca (de Aliprandini). C’était si important, pour moi, pour lui. C’est tellement mérité. Nous repartons de Cortina heureux.

Que représente votre médaille de bronze en combiné?

Elle a énormément de valeur à mes yeux. C’est un honneur de partager le podium avec peut-être les deux plus grandes skieuses de ma génération (ndlr: Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova). Même si certains journalistes l’ont un peu “sous-estimée” cette médaille, ou pas assez valorisée selon moi. C’était un combiné très difficile: un super-G sur une réelle piste de vitesse et un slalom sur une piste verglacée.

Après la première manche du slalom, on vous a vue consoler Mélanie Meillard. Quelles relations entretenez-vous avec elle, ainsi qu’avec Camille Rast, les deux jeunes Romandes de l’équipe?

J’adore les deux Valaisannes. Elles sont trop bien. Je leur dis d’ailleurs tous les matins: “Moi, je suis la vieille. Vous, vous êtes les jeunes”. Elles travaillent beaucoup et bien. Méli (Mélanie Meillard) est très forte mentalement. Camille (Rast), physiquement, c’est très fort aussi. Et techniquement, elles skient magnifiquement. Elles ont du talent et des qualités incroyable. J’adore les voir skier, les voir grandir, faire leurs expériences. J’essaie de les aider. Mais à la fin elles font tout elles-mêmes (rires).

Johan Tachet, Cortina d’Ampezzo