C’est une Lara Gut-Behrami en pleine forme qui se présente à Sölden. Perturbée la saison dernière par une mononucléose puis par une infection pulmonaire, la championne olympique de super-G a retrouvé pleinement ses moyens physiques. « Je vais bien, je suis saine », assure la Tessinoise qui a pu travailler sereinement durant l’été. « J’ai pris de la confiance sur les skis au Chili et à Diavolezza (GR). Tout a été entrepris pour que je sois prête. Mais la course est différente de l’entraînement. »
La skieuse de Comano veut démontrer dès le géant d’ouverture de Sölden samedi qu’il faudra compter sur elle cet hiver dans la discipline.
Lara Gut-Behrami, après avoir terminé 7e du classement du géant en 2021, la saison dernière a été plus compliquée dans la discipline (13e). Où vous trouvez-vous aujourd’hui?
Je me sens bien sur les skis. Je suis en confiance et c’est ce que je recherche en géant. Comme athlète, tu espères toujours progresser et je sais que je suis capable d’évoluer encore durant la saison avec la volonté de retrouver le niveau qui était le mien en géant.
Chaque année, vous êtes citée parmi les prétendantes au gros Globe de cristal. Mais c’est un discours qui ne vous plaît pas vraiment.
Ça m’énerve, car j’aurais toujours la même réponse. Lorsque j’ai remporté le général (ndlr: en 2016), j’ai pris une course après l’autre. Pourtant, c’était ma première année chez Head. On s’imaginait que cela allait être compliqué, que j’allais prendre du temps à trouver mes repères sur mon nouveau matériel. Les deux dernières saisons, nous n’avons rien projeté sur les Mondiaux et les Jeux olympiques, et j’ai été performante. C’est comme cela que je fonctionne. Ce n’est pas une question à me poser, car ma réponse ne sera pas intéressante.
À 31 ans, arrivez-vous encore à vous projeter sur le long terme, jusqu’aux Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026 qui se dérouleront dans votre seconde patrie, l’Italie?
Non. Vous savez, il y a quelques années, je pensais que ce serait déjà bien de parvenir à aller jusqu’au Jeux de Pékin. Aujourd’hui, je me sens bien. Je me rends compte que la seule chose que j’ai apprise depuis l’an passé, c’est qu’il vaut mieux planifier une saison à la fois. Toutefois, je ne vois pas cette saison comme la dernière. Mais on ne sait jamais. L’an passée, je n’avais pas planifié de perdre autant d’énergie physique et mentale également. J’essaie de travailler pour pouvoir courir sur toutes les courses. Je vais skier cette saison et ensuite, je penserai à la suivante. Mais cela ne sert à rien de parler déjà de Milan-Cortina.
Avec votre expérience, avez-vous changé votre routine de préparation, notamment lorsque l’on songe aux pépins physiques que vous avez rencontrés l’hiver passé?
Non, mais il est clair que je me rends compte que cela fait 14 ans que je fais du ski au plus haut niveau. C’est plutôt l’équilibre qui change. Les voyages, une chute, prennent toujours plus de temps à récupérer. C’est à cela que je dois faire attention avec l’entraînement physique, la physio pour maintenir ce bon équilibre. C’est véritablement un challenge pour réussir une saison complète et ce pas seulement en serrant les dents, mais en produisant le meilleur ski.
Johan Tachet/LMO, Sölden