Au moment où elle a tiré un premier bilan de son épreuve de slopestyle, Mathilde Gremaud occupait déjà le 12e et dernier rang qualificatif pour la finale olympique alors qu’il restait de nombreuses concurrentes au départ. L’espoir de pouvoir se battre pour une nouvelle médaille olympique mardi était alors assez mince. Finalement, le résultat a tenu, et la skieuse de La Berra sera bel et bien au rendez-vous. Mais elle devra retrouver de la confiance et élever son niveau si elle entend s’approcher du podium.

Mathilde Gremaud, que s’est-il passé aujourd’hui?

J’ai connu des jours bien, bien, bien meilleurs que ça, c’est clair. Mais j’ai quand même donné ce que j’ai pu et j’ai pu poser un deuxième run jusqu’en bas. Alors ce n’était pas très propre, il y avait passablement d’erreurs, je n’ai pas fait la figure que je souhaitais sur le premier saut, mais vu les circonstances, j’ai fait ce que j’ai pu. J’étais quand même à deux doigts de tout lâcher, alors je suis contente d’avoir été au bout, d’avoir essayé de me surpasser.

Comment expliquez-vous ces mauvaises sensations?

Cela ne vient pas du parcours. C’est plutôt mon ressenti général, pas forcément pas rapport au ski. Les quatre derniers jours ont été très compliqués. Je me sentais vraiment vide après le Big Air. C’était super difficile de se remettre dedans. Le slopestyle est pourtant cool et même si les conditions sont assez dures, l’endroit est très sympa. Mais je n’ai pas pris de plaisir jusqu’à ce dernier run.

On ne sait pas encore si vous allez vous qualifier, mais quel premier bilan tirez-vous de cette épreuve?

Je sais que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Si les autres font mieux, c’est grâce à leur ski. Moi, j’ai fait ce que j’ai pu.

Votre statut de vice-championne olympique et votre podium en Big Air ont été difficile à digérer?

Je n’avais en tout cas pas de pression par rapport à ce statut. Même pour moi, cette situation est difficile à expliquer. J’ai eu des moments difficiles, je n’avais jamais vécu ça auparavant. Je ne peux qu’apprendre de ça.

Qoiqu’il arrive, vos Jeux olympiques sont réussis avec cette médaille de bronze glanée en Big Air?

C’est ce que je vais retenir et j’espère que c’est ce que les gens retiendront également. Il y a des passages à vide parfois et le timing n’est pas le bon cette fois. Mais je compte sur les gens pour oublier cette très, très, très, très, très médiocre performance.

Le report d’un jour a-t-il changé quelque chose pour vous?

Non, c’était une très bonne décision. Hier, la visibilité était très mauvaise et cela aurait été dangereux. Quand on voit les excellentes conditions aujourd’hui, c’est bien mieux.

Laurent Morel/JT, Zhangjiakou