Dans la nuit de samedi à dimanche (4 heures du matin si le vent le veut bien), Beat Feuz a rendez-vous avec l’histoire. Le Bernois part en quête du dernier gros trophée qui manque encore à son palmarès. Celui qui a été champion du monde en 2017, vainqueur à quatre reprises du Globe de la descente et vainqueur sur les plus belles pistes de la planète, de Kitzbühel à Wengen, en passant par Beaver Creek, entend ramener l’or olympique. Médaillé d’argent du super-G et de bronze de la descente à PyeongChang il y a quatre ans, le skieur de Schangnau sera l’un des favoris au titre suprême sur la Rock de Yanqing.

Beat Feuz, on est d’accord, la médaille d’or est l’ultime récompense qui manque à votre incroyable armoire à trophées?

Ah ce serait beau de remporter l’or olympique! Mais c’est une course qui n’a rien de comparable à ce que l’on retrouve sur la Coupe du monde. C’est une toute nouvelle piste, pour tout le monde. Mais comme à mon habitude, je vais donner le maximum.

Sur le podium à Wengen, vainqueur à Kitzbühel, on a l’impression que vous êtes monté en puissance durant le mois de janvier pour arriver au top pour les Jeux?

Je crois que je me suis amélioré tout au long de la saison. J’avais bien commencé avec un podium à Lake Louise. Puis à Val Gardena, j’ai connu un petit problème avec le genou. A Bormio, j’ai commis trop d’erreurs et cela n’a pas fonctionné comme je le souhaitais. A Wengen, ça a mieux été et finalement à Kitzbühel, j’ai pu montrer mon vrai niveau. Je me sens de mieux en mieux. Quand la tête va, ça roule, et tu peux bien skier.

C’est-à-dire que vous êtes à 100% de vos capacités?

(rires) Ca fait longtemps que je n’ai plus été à 100%. Mais jusqu’ici, cette saison, ça s’est bien passé. Je suis fit et je ne peux pas me plaindre.

Quelle sera la clé du succès sur la descente olympique?

Un bon ski, un bon fart et un bon vent (rires). Si tu n’as pas ça, tu ne peux pas gagner.

Comment trouvez-vous le domaine de Yanqing où vous skiez ces compétitions de ski?

C’est gigantesque ce qu’ils ont construit ici. C’est cool de voir ce qu’ils ont réalisé. Mais on se pose toujours la question si tout cela était nécessaire de devoir tout construire de toutes pièces. Dans le monde, il existe des lieux et des domaines qui possédaient déjà toutes les infrastructures…

Et l’ambiance est plutôt intimiste, avec pratiquement aucun spectateur.

Ce n’est pas nouveau. Cela fait deux ans que la majorité des courses de Coupe du monde se déroule ainsi avec la pandémie. On est habitués. Mais cela reste une ambiance spéciale. On s’assoit seul pour souper. Quand quelqu’un que l’on ne connaît pas vient vers nous, c’est toujours un sentiment étrange. Et pour cela les Jeux ne sont pas beaucoup différents.

Johan Tachet, Yanqing