Les Globes de cristal du géant, du super-G et du classement général, le record du points en une saison, deux titres mondiaux… La liste des exploits réussis par Marco Odermatt l’hiver dernier est longue. Le skieur de Hergiswil s’annonce une nouvelle fois comme l’immense favori d’à peu près toutes les courses auxquelles il participera cet hiver, à commencer par le géant de Sölden ce dimanche. C’est en tout cas détendu qu’il a pris le temps de se confier aux médias helvétiques avant la première course de la saison.
Marco Odermatt, comment vous sentez-vous à la veille de la nouvelle saison?
Les sensations sont bonnes. L’été s’est bien passé, je suis en forme. Je me suis bien entraîné au niveau physique et également sur les skis. Je pense que je suis prêt.
Vous avez battu de nombreux records la saison passée. Pouvez-vous faire encore mieux?
Non, je ne pense pas, c’est quasiment impossible. Ce sera déjà très difficile de faire aussi bien que la saison parfaite que j’ai réussie. Toutes mes courses étaient superbes.
Comment trouvez-vous de nouvelles motivations dans ces circonstances?
Déjà, mon grand rêve, c’est de gagner les descentes de Wengen et Kitzbühel. Ce sera les deux plus grandes courses pour moi cet hiver et j’espère pouvoir faire encore un pas en avant. Bien sûr, l’objectif est toujours de gagner lorsque je suis au départ d’une course mais je sais que ce n’est pas toujours simple. Je suis souvent très rapide à l’entraînement, mais pas toujours alors que l’hiver dernier, j’étais vraiment toujours rapide, quasiment le plus rapide. Même en y repensant, je me demande encore comment c’était possible. Qui sait comment ça va se dérouler cet hiver… Peut-être que la confiance sera encore meilleure, peut-être pas. C’est difficile à dire à l’avance.
Cherchez-vous des nouveaux challenges?
Pas particulièrement. Notre sport nous donne déjà suffisamment de challenges, notamment dans la forte équipe de Suisse. À l’entraînement, je peux encore aller plus vite. Je peux toujours aussi porte un kilo de plus à l’entraînement physique. Il y a assez de challenges dans la vie.
Pensez-vous être plus fort qu’il y a un an?
Dur à dire. En terme de physique, je pense que je suis peut-être 1% plus fort. En technique de ski, je suis au même niveau et au niveau du mental, on verra en course. Je suis bien sûr encore plus détendu que la saison dernière mais la tension va arriver au fil des courses.
Vous avez gagné deux fois à Sölden. Qu’est ce qui vous plaît ici?
Sölden est très spéciale pour moi. C’est une piste qui me convient, que j’apprécie beaucoup. C’est ici que j’ai marqué mes premiers points en Coupe du monde. C’était aussi ici que je suis monté sur mon premier podium avec Gino (ndlr: Caviezel), c’était très spécial. En tant que Suisses, on est par ailleurs toujours bien préparé pour cette course car on peut profiter des installations sur les glaciers à Saas-Fee, Zermatt et Diavolezza. On a souvent de très bonnes conditions et j’espère encore en profiter cette saison pour briller sur le glacier du Rettenbach.
On a appris juste avant le début de cette saison de Coupe du monde la retraite de Lucas Braathen. C’était un choc pour vous?
C’était pour nous tous une grosse surprise. Je ne connais pas les détails. On sait qu’il a toujours eu des soucis avec sa fédération. Je ne sais pas si c’est l’unique raison, mais je ne l’espère pas. On va voir ce qu’il fait dans le futur. Je ne crois pas à 100% qu’il ne reviendra pas.
Dans le ski alpin, le système n’est pas toujours aisé. Il faut faire avec les sponsors de la fédération et il n’y a quasiment que le casque qui est réservé à un partenaire personnel. Qu’en pensez-vous?
C’est un vieux système mais je crois qu’en Suisse, il fonctionne très bien. Cela permet aussi qu’on finance la prochaine génération. Si j’ai 16 ans et que je n’ai pas d’argent ou que je ne peux pas profiter de l’aide financière de mes parents, c’est un avantage. Le désavantage, c’est que lorsque tu es au sommet, tu aurais probablement encore plus de sponsors sans la fédération. Mais je crois que c’est un mélange qui marche dans la majorité des cas, même si tout n’est pas parfait. Cependant, j’ai l’impression que cela est bien mieux qu’en Norvège.
Dans deux semaines sont prévues les premières descentes de Zermatt/Cervinia. Vous vous réjouissez malgré les polémiques?
Oui, totalement. Il y avait déjà eu beaucoup de discussions la saison dernière car nous n’avions pas eu beaucoup d’informations, beaucoup de préparation. C’est un sujet très émotionnel. Cette année, le processus était plus clair, mieux préparé, pour les organisateurs et pour les athlètes. J’espère que la météo sera favorable et dans ce cas, les courses seront top.
Laurent Morel/JT, Sölden