C’est en voisin que Blaise Giezendanner est venu sur le plateau de l’Après-Ski. Le descendeur de Chamonix était accompagné par Patrice Morisod, ancien entraîneur de l’équipe de France de vitesse entre 2009 et 2015. C’était l’occasion, avec les deux hommes, de tirer un comparatif entre le ski suisse et français, et d’évoquer également la carrière du skieur haut-savoyard ainsi que la poisse de l’équipe tricolore qui collectionne les blessés cette saison. Morceaux choisis.

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Le chiffre : 84

Marco Odermatt est devenu le skieur suisse, chez les hommes, à compter le plus de podiums en Coupe du monde après sa 3e place lors du géant de Kranjska Gora. «Odi fait partie de ses ultra-champions, dans la même catégorie des Marcel Hirscher, Hermann Maier, Bode Miller», analyse Blaise Giezendanner qui se dit «chanceux» de pouvoir skier en même temps que le Nidwaldien. «C’est impressionnant de voir aux premières loges un skieur marquer l’histoire de mon sport».

Un sport toujours plus cher

Il devient toujours plus cher de faire du ski pour les jeunes. «En Suisse, une famille doit compter 30’000 francs pour que leur enfant puisse faire une saison de compétition», assure Patrice Morisod. En France, ce chiffre est divisé de moitié, mais il a également sensiblement augmenté. «Si j’étais juniors aujourd’hui, je coûterais dix fois plus cher à mes parents», explique Blaise Giezendanner. «Et si tu n’es pas dans le top 30 mondial de ta discipline, tu ne gagnes pas d’argent.» Pour Patrice Morisod, «on perd beaucoup trop de jeunes, car le ski coûte beaucoup trop cher». Quelle serait la solution? «Peut-être assurer des salaires d’apprentis à tous les jeunes skieurs, car il ne faut pas oublier que les spécialistes de vitesse arrivent à maturité vers les 30 ans.»

Un déficit médiatique et culturel du ski en France

La différence entre le ski de compétitions en Suisse et en France? «Chez nous, le ski est un sport de loisirs très pratiqué, mais personne ne s’intéresse aux compétitions», souffle l’athlète de Chamonix. Les raisons? «D’une part c’est culturel, ensuite, nous souffrons du manque de retombées médiatiques qui sont bien moins importantes. Contrairement au biathlon, qui cartonne en France, le ski alpin n’est malheureusement diffusé que sur une chaîne publique. Enfin, les résultats escomptés ne sont pas là et le Français est très critique, d’autant plus envers en sport qui coûte cher.»

Des origines saint-galloises

Peu de gens le savent, mais Blaise Giezendanner possède le passeport suisse. «J’ai des origines saint-galloises, mais mon allemand n’est pas génial», se marre le descendeur français. Né à Chamonix, il possède également le passeport britannique, puisque sa maman est londonienne. «Je n’ai jamais pensé concourir pour la Suisse, je crois qu’ils n’ont pas besoin de moi. La Grande-Bretagne m’avait approché, mais je suis fier de représenter la France.»

La poisse de l’équipe de France

Alors qu’il réussissait un excellent début de saison, le genou droit de Blaise Giezendanner a lâché à Wengen en début d’année. Et malheureusement, le Chamoniard a rejoint la trop longue liste des skieurs français blessés. «C’est dur, toute l’équipe est touchée moralement, mais on va rebondir, nous avons une belle force de résilience», promet celui qui était monté sur le podium de la descente de Kitzbühel en 2022. Pour Patrice Morisod, c’est certain: «Cette belle équipe de France de vitesse va se relever, car c’est un groupe qui est toujours resté soudé dans l’adversité.»

Johan Tachet

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