Matteo Favre et Didier Bonvin étaient les invités de la 4e émission de l’Après-Ski, le talk 100% ski du Nouvelliste et de SkiActu. L’occasion de parler des slaloms de Levi et du début de saison de ski alpinisme avec l’un de ses meilleurs représentants.

Membre de l’équipe de Suisse de ski alpinisme, discipline devenue olympique, le Sédunois Matteo Favre était l’invité de L’Après-Ski. Celui qui rêve d’une médaille lors des prochains Jeux olympiques de Milan/Cortina d’Ampezzo était accompagné de l’ancien entraîneur de Coupe du monde de ski alpin Didier Bonvin. Une édition où l’on parle de ski alpinisme, naturellement, mais aussi des slaloms de Levi, avec plusieurs reportages au coeur de la station de Laponie.

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La succession

Didier Bonvin en est persuadé: la Vétrozaine Camille Rast, 12e du géant à Sölden et 5e à Levi en slalom, goûtera à son premier podium en Coupe du monde cette saison. Fränzi Aubdenblatten, 3e de la descente de Lenzerheide en 2014, est la dernière Valaisanne à avoir signé un podium dans l’une des quatre disciplines de base. « Camille est vraiment prête. Je l’ai vue skier avec énormément d’expérience à Levi dans des conditions très compliquées. Sa dernière saison et son début d’hiver ouvrent des perspectives, que ce soit en slalom ou en géant. En ski, tout peut aller très vite quand vous êtes en confiance », analyse l’ancien entraîneur de Coupe du monde. 

Le chiffre: 1300

En francs, ce que gagne le vainqueur d’une étape de Coupe du monde en ski-alpinisme. « On est loin des chiffres du ski alpin », sourit Matteo Favre, en citant notamment les 100’000 francs promis au gagnant de la descente de Kitzbühel. En alpin, la majorité des épreuves offrent toutefois 47’000 francs au vainqueur. « Le seul membre de l’équipe de Suisse qui vit du ski alpinisme est Rémi Bonnet. Mais c’est aussi grâce à la course à pied », rappelle Matteo Favre, étudiant en 3e année de l’EPFL. 

Le changement

Le sprint –  spécialité de Matteo Favre – et le relais mixte, seront olympiques en 2026. Voilà qui peut donner des idées au Sédunois, lui qui s’est déjà offert sept podiums dont un succès sur le front de la Coupe du monde, élites et M23 confondus. « Cette saison sera cruciale puisqu’elle est qualificative pour une éventuelle participation aux JO », rappelle celui qui fait partie des candidats retenus pour se battre pour l’un de ces précieux sésames. « J’espère évidemment y être », reprend l’actuel deuxième meilleur sprinter du pays qui entamera sa saison à la mi-décembre. « Mais peu importe les Suisses qui seront retenus, on aura une très belle carte à jouer dans deux ans. »

La phrase

« Le retour de Vonn est risqué« 

Didier Bonvin, ancien entraîneur de Coupe du monde

A 40 ans, l’Américaine Lindsey Vonn a annoncé qu’elle reviendra sur la Coupe du monde cet hiver. « Les retours sont en règle générale compliqués. Regardez Hirscher à Levi… Celui de Vonn, à 40 ans, est bien plus risqué. Peut-être qu’elle revient avec la même motivation et envie qu’à 20 ans, mais elle ne doit pas oublier que physiquement, elle en a 40. J’imagine qu’elle a pesé les pour et les contre mais pour moi, son retour est quand même risqué. Au niveau des réactions notamment: une chute dans les disciplines de vitesse peut avoir de graves conséquences. »

Le choix

« En tant que Valaisan, je serais obligé de dire la Patrouilles des glaciers. Mais je vais quand même vous répondre le Tour du Rutor », déclare Matteo Favre quand on le questionne son épreuve préférée du circuit de la Grande Course. « J’ai eu un coup de cœur pour le « petit » parcours de cette course disputée sur trois jours dans le Val d’Aoste. On est à des kilomètres des pistes de ski, au coeur de la montagne, du vrai ski-alpinisme. Le soir en arrivant, on se dit qu’on n’arrivera pas à repartir mais le lendemain matin on y retourne toujours avec un énorme plaisir. »

Gregory Cassaz/Le Nouvelliste