Le Père Noël est passé la semaine dernière pour Malorie Blanc qui a reçu comme cadeau avancé une première sélection en Coupe du monde pour le super-G de Saint-Moritz. Trois jours après son baptême sur le Cirque blanc, la skieuse d’Ayent revient dans l’Après-Ski sur cet événement qui conclut une année 2024 riche en rebondissements pour la championne du monde juniors, en compagnie d’Jvano Nesa, l’entraîneur du groupe de vitesse féminin helvétique de Coupe d’Europe. C’était également l’occasion d’évoquer le retour à la compétition de Lindsey Vonn et le nouveau record de Marco Odermatt.

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La première

Elle a donc vécu sa première course de Coupe du monde samedi passé à St-Moritz en super-G. Même si elle a été rapidement éliminée, Malorie Blanc est repartie grandie des Grisons. «En fait c’est une habitude d’être éliminée à mes premières. C’avait été le cas sur ma première course FIS et ma première en Coupe d’Europe », sourit-elle. «Plus sérieusement, si on m’avait dit que j’allais participer à ma première Coupe du monde cette saison, et surtout si tôt, j’aurais signé tout de suite. Ça ne s’est pas passé comme je l’aurais aimé mais j’ai pris de l’expérience avec moi»

La grande différence avec ce qu’elle a connu jusqu’ici? «Le niveau très élevé de la concurrence évidemment, l’aspect médiatique aussi, sans oublier l’organisation en elle-même. En fait, tout prend bien plus d’ampleur. Je pense qu’il est important de franchir un cap mental pour s’y habituer.»

Le retour

Elle l’a vu de près. De très près. Partie deux dossards après l’Américaine Lindsey Vonn qui effectuait son grand retour à St-Moritz, Malorie Blanc raconte. «Il y avait un nombre impressionnant de caméras autour d’elle lors de la reconnaissance. J’ai tenté de me faufiler à travers tout ce monde », sourit la Valaisanne qui avait battu la «Queen of Speed » lors d’une épreuve FIS à Copper Mountain début décembre. «C’était marrant oui. Mais on ne sait jamais de quelle manière les skieuses appréhendent ce type de courses», rigole encore Malorie Blanc. «Le retour de Vonn est remarquable. Il ne faut pas oublier qu’elle n’a plus skié à haut niveau depuis six ans. Même si on l’a sentie pas encore totalement libérée dans son ski, elle a fini 14e », ajoute Jvano Nesa. «J’imagine qu’elle va choisir ses courses et qu’elle a les JO de Cortina dans la tête. C’est une piste qu’elle apprécie.»

Le chiffre: 41

Il a été répété à maintes reprises. Il est aussi revenu dans l’Après-Ski : avec 41 victoires au compteur, Marco Odermatt a dépassé Pirmin Zurbriggen et est devenu le week-end passé à Alta Badia le Suisse le plus décoré en Coupe du monde. «Le regarder skier est impressionnant. C’est spectaculaire. C’est chouette de voir un skieur avec un tel palmarès skier d’une autre manière», relève Malorie Blanc.

2024, ascenseur émotionnel

«C’était une année chargée émotionnellement.» 2024, qui s’est donc terminée avec une première en Coupe du monde, aura été folle pour Malorie Blanc. La skieuse d’Ayent est tout d’abord devenue championne du monde juniors de super-G à Châtel, avant de se blesser gravement au genou gauche en Coupe d’Europe à Crans-Montana quelques semaines plus tard. «J’ai vécu des moment très enrichissants en passant d’un extrême à l’autre de ce que peut vivre un athlète de haut niveau», confie-t-elle. «J’ai ainsi appris à m’écouter, car ce genre d’expérience passe par la blessure.» Pour Jvano Nesa, Malorie Blanc est désormais «de retour au niveau qui était le sien avant l’accident». «Cela donne une base énorme pour la suite.»

Entre Coupe du monde et Coupe d’Europe

La suite justement pour la skieuse valaisanne se construit «mois par mois». «Je discute beaucoup avec les entraîneurs pour éviter les bêtises du passé.» Après son baptême sur le Cirque blanc, «Malo» n’est pas mise sous pression. «Il faut toujours rester prudente après une grosse blessure au genou.» Toujours est-il que, selon son propre aveu, elle devrait figurer dans le groupe suisse qui sera engagé à Sankt Anton pour des épreuves de vitesse le deuxième week-end de janvier, puis à Cortina d’Ampezzo dans l’enchaînement. «Je retournerai normalement ensuite en Coupe d’Europe à Tarvisio.» Un choix loin d’être anodin, puisque fin février, début mars, la station italienne accueillera les Championnats du monde juniors, avec, pour Malorie Blanc, un titre à défendre.

Johan Tachet & Gregory Cassaz/Le Nouvelliste


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