Le néo-retraité des pistes de Coupe du monde Yannick Chabloz était présent sur le plateau de l’Après-Ski. Avec le Nidwaldo-Vaudois, qui a dû mettre prématurément un terme à sa carrière après deux grosses blessures, et Valentin Crettaz, l’un des entraîneurs de l’équipe de Suisse de vitesse, c’était l’occasion d’évoquer les risques pris par les descendeurs qui mettent en jeu leur santé lors de chaque course. Les accidents de Bormio ont notamment rappelé que le ski de compétition est un sport dangereux pour des athlètes qui dévalent des pistes verglacées avec un minimum de protection et à haute vitesse. Morceaux choisis.

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Le chiffre : 37

Wendy Holdener est montée sur son 37e podium en Coupe du monde dimanche lors du slalom de Kranjska Gora. Une récompense pour la Schytzoise après une année 2024 noire. «Le podium de Wendy est comme une victoire», souligne Valentin Crettaz qui rappelle que la skieuse d’Unteriberg avait été endeuillée en février dernier après le décès de son frère. «C’était très compliqué pour elle. Et être capable de revenir, de reposer les bases, de gravir les échelons, c’est de bon augure.»

Toujours plus de blessures

Avec les graves blessures de Cyprien Sarrazin, de Gino Caviezel, de Josua Mettler et de Pietro Zazzi à Bormio, le ski rappelle qu’il est dangereux. «Le nombre de blessures graves augmente avec l’évolution des pistes et du matériel», estime Valentin Crettaz qui avoue qu’il doit parfois freiner les ardeurs des jeunes skieurs qui ont tendance à trop vouloir risquer. «Avant ma première chute aux Jeux de Pékin, j’avais le sentiment que je resterais toute ma carrière sur mes skis», lance Yannick Chabloz qui reconnaît son insouciance. «Je fais partie peut-être d’une génération qui prend pas mal de risques en Suisse. Compte tenu de la concurrence, il faut envoyer du lourd dès les qualifications et c’est une pression qui te pousse à dépasser tes limites.»

La phrase

«Il nous arrivait de ne porter qu’un caleçon sous notre combinaison en Coupe d’Europe»

Moins encombré, plus léger pour aller plus vite, tel était le credo de certains skieurs comme Yannick Chabloz. «On était presque nu. Je ne sais pas si on était inconscients, mais on prenait trop de risques à l’époque.» Depuis son arrivée en Coupe du monde, le skieur de Beckenried portait toutefois un airbag. «J’étais content de l’avoir, car cela m’a peut-être évité des blessures plus graves.» L’airbag, justement, fait polémique actuellement. Obligatoire, plusieurs athlètes ne le portent toutefois pas pour «des raisons médicales». «Je ne comprends pas que l’on n’en porte pas. Il faudrait le rendre obligatoire pour tous dès la Coupe d’Europe.», lance Valentin Crettaz. «C’est comme la ceinture de sécurité, tout le monde a fini par s’y habituer.»

Le soulagement

Yannick Chabloz a annoncé son retrait de la compétition il y a deux semaines. «C’était un soulagement, car cela me pesait de ne pas savoir quand j’allais pouvoir revenir ou même m’entraîner.» Le Nidwaldo-Vaudois de 25 ans doit composer depuis deux années avec des douleurs au dos. «Je n’ai pas de regret», souligne celui qui a explosé tôt. «J’ai terminé 13e dès ma 2e descente en Coupe du monde, j’ai participé aux JO. Je suis fier du petit tour que j’ai réalisé, mais si celui-ci a été court.» Valentin Crettaz se montrait «triste» d’avoir perdu «un skieur qui possédait un énorme talent».

Johan Tachet


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