Ils faisaient partie des plus sûrs espoirs du ski suisse dans les années 2010. Malheureusement, les blessures surtout et aussi un brin de malchance ont empêché Charlotte Chable et Ami Oreiller d’exploiter pleinement leur potentiel malgré plusieurs départs en Coupe du monde. La Chablaisienne et le Bagnard ont ainsi dû prendre la difficile décision de quitter la compétition alors qu’ils n’étaient âgés que de 27 et, respectivement, 28 ans. Quelques années plus tard, les deux anciens athlètes ont pleinement réussi leur reconversion. La Vaudoise est coordinatrice média auprès de la FIS, alors que le Valaisan gère l’hôtel familial Les Chamois à Verbier.

Avec le duo, c’était l’occasion d’évoquer dans l’Après-Ski les hauts et les bas des carrières de skieurs professionnels, mais également de parler réorientation professionnelle après avoir goûté au sport de haut niveau. Le tout dans une bonne humeur communicative.

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La passion malgré les blessures

Tant Charlotte Chable qu’Ami Oreiller n’ont pas connu une carrière linéaire, bousculés par les pépins physiques. Charlotte Chable est passée plusieurs fois sur le billard au moment où elle pensait prendre ou reprendre son envol. « On ne peut revenir en arrière. Mais les épreuves traversées m’ont permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui », mentionne la skieuse vaudoise. Pour Ami Oreille, son premier accident au genou en 2012 l’a également freiné. « Les blessures ne sont pas des excuses de ne pas être parvenu à revenir au niveau que je souhaitais », souffle l’ancien athlète de Verbier qui s’est accroché à son rêve. « Quand tu es blessé et livré à toi-même, l’adrénaline de la course te manque. Tu as juste envie d’y retourner. » Pour Charlotte Chable, c’est « l’amour du ski et la passion » qui l’ont guidée dans les difficultés.

Le lourd choix d’arrêter une carrière

Mais pour la Chablaisienne, une rupture totale du ligament latéral interne et du ligament croisé antérieur du genou droit signe le début de la fin de carrière en septembre 2020. « Je m’étais donné une dernière chance de revenir », explique la skieuse aux 35 départs en Coupe du monde. Mais il a fallu une année avant qu’elle ne prenne la décision d’arrêter définitivement le sport de compétition, à 27 ans. « Le jour où je me blesse, quelque chose s’est brisée en moi, mais je ne voulais pas l’accepter. C’est pour cela que j’ai repoussé jusqu’au jour où ce sentiment était devenu trop lourd à porter. Je n’avais plus la force de me battre pour des centièmes », explique Charlotte Chable qui a vécu son arrêt comme une libération. Pour Ami Oreiller, qui a dit stop à 28 ans, c’est l’impossibilité à retrouver son meilleur niveau qu’il l’a conduit à ranger les skis. « Je m’étais fixé de revenir en Coupe du monde et de faire le pas. Mais je n’avais pas toutes les prédispositions pour y parvenir », avoue l’homme qui compte 10 départs sur le Cirque blanc, sans regret. « J’ai essayé pendant plusieurs saisons. »

Reconversion anticipée et réussie

Toujours est-il que nos invités ont su brillamment rebondir. Les deux, même s’ils n’avaient pas de plans précis, avaient déjà anticipé l’après-carrière pendant qu’ils skiaient encore. « Que l’on ait des médailles, des Globes ou non, il y a une vie après le ski et c’est important déjà d’avoir une idée », souligne Charlotte Chable qui a suivi une formation dans la communication avant de devenir coordinatrice médias à la FIS. « J’étais au bon endroit au bon moment. Mais je suis chanceuse d’être restée dans le milieu du ski, de pouvoir vivre encore les émotions de ce sport et de ses athlètes. » Ami Oreiller avait profité de sa première blessure pour passer sa patente de cafetier-restaurateur. « De par ma famille et mes voyages, j’ai toujours eu une passion pour l’hôtellerie », indique le Bagnard, proche de Justin Murisier et de Daniel Yule. « Mais je n’ai jamais souhaité rester dans le monde du ski, j’ai préféré prendre mes distances même si je reste passionné. »

Des hauts objectifs pour les slalomeurs

En marge de l’émission, nous avons pris des nouvelles des slalomeurs helvétiques qui débutent leur saison dimanche à Levi. « Les gars sont comme dans une cage. Ils se réjouissent de concourir », sourit Matteo Joris, l’entraîneur de l’équipe helvétique. À la sortie d’un premier camp en Scandinavie à Kåbdalis et à Levi, les spécialistes du virage court helvétiques sont affutés. Et avec une équipe composée de Loïc Meillard, Daniel Yule, Marc Rochat, Luca Aerni, Ramon Zenhäusern et Tanguy Nef, les Suisses possèdent plusieurs atouts dans leurs manches. « On a six skieurs qui peuvent viser les podiums », certifie le coach valdôtain. « L’objectif sera de viser le top 3 du classement en fin de saison et de se battre pour le Globe de cristal que l’on mérite de remporter. »

Johan Tachet