Michelle Gisin commence l’année comme elle avait terminé la dernière: sur un podium de Coupe du monde de slalom. Si elle n’a pu, de peu, rééditer sa performance de mardi dernier lorsqu’elle a signé son tout premier succès en Coupe du monde à Semmering, l’Obwaldienne a confirmé sa toute grande forme à Zagreb en prenant la 3e place à seulement 0″22 de la Slovaque Petra Vlhova.

Michelle Gisin, vous montez pour la première fois sur le podium à Zagreb, est-ce une sorte d’accomplissement?

Oui, car je me rappelle de toutes les courses de Zagreb. Petite, je rêvais d’être sur le podium aux Jeux olympiques et sur le slalom de Zagreb. Lorsque je franchis la ligne d’arrivée en deuxième manche, je suis convaincue d’être 6e avec les fautes que j’ai commises. Puis j’ai réalisé que j’étais en vert, j’étais excitée. Après, Petra Vlhova et Katharina Liensberger ont très bien skié. Mais je suis surtout contente d’avoir encore pu skier à un haut niveau et concurrencer des filles comme Petra Vlhova et Mikaela Shiffrin.

Vous passez tout de même proche de la victoire. Où estimez-vous avoir concédé du temps?

Dans le dernier mur. J’ai perdu mon attention un petit moment et je me suis faite éjecter de la trajectoire idéale. Après, c’est extrêmement serré et je peux me montrer heureuse d’être sur le podium car Mikaela Shiffrin est 0″05 derrière moi. Mais je ne vais pas vous cacher que je voulais être la reine de Zagreb, et porter la couronne (rires).

Il pleuvait notamment en première manche, dans quelle mesure les conditions météorologiques ont influencé la compétition?

C’était très difficile. Avec le dossard 4 en première manche, ça allait, mais lors de la seconde, je suis partie en 28e position. J’ai fait ce que j’ai pu car les hautes températures et l’humidité dégradent vite la piste. Tout le monde a fait des erreurs. Je suis satisfaite car avec l’expérience désormais, on arrive à trouver les bons réglages ici à Zagreb où ce n’est jamais facile. J’avais des bons skis et j’ai pu être rapide.

Qu’est-ce qui a changé depuis votre premier succès en Coupe du monde à Semmering la semaine dernière et avez-vous pu profiter de ce succès avec vos proches?

Surtout, on ne nous demandera plus quand est-ce que Wendy (Holdener) ou moi allons gagner en slalom (ndlr: avant le succès de Michelle Gisin, la dernière Suissesse à s’être imposée en slalom était Marlies Oester en 2002). Je rigole, mais c’est surtout un grand accomplissement pour toute l’équipe et c’est cela le plus important. Malheureusement, je ne suis pas rentrée à la maison. Entretemps, nous nous sommes entraînées à Obdach, en Autriche. Mais j’ai reçu tellement de messages que mon téléphone est toujours en feu. Je m’excuse mais je n’ai pas encore eu le temps de répondre à tout le monde.

Vous êtes 2e du classement du slalom et du général derrière Petra Vlhova. Peut-on vous considérer comme une réelle candidate aux Globes de cristal?

Le général restera ouvert jusqu’au bout, j’en suis convaincue. Ça va être très serré jusqu’aux finales et il s’agira de rester performante sur la longueur, même si je prends les courses les unes après les autres. Pour le slalom, c’est différent. Petra (Vlhova) paraît très forte. Mais le slalom est une discipline où tout peut arriver. Il suffit d’une sortie de piste et on perd de gros points.

JT