Les héros des Mondiaux débarquent à Crans-Montana le week-end prochain. Samedi et dimanche, place à une descente et un super-G sur la Nationale. Pour l’occasion, l’équipe de l’Après-Ski s’est déplacée au Colorado Riders Chalet, à quelques pas seulement de l’aire d’arrivée des Barzettes. Morceaux choisis de notre rencontre avec le directeur général Didier Défago et le chef des épreuves Jean-Philippe Vuillet, dit «Pilou».

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La moisson

Treize médailles, dont cinq en or: la Suisse a réussi ses plus beaux Mondiaux depuis 1987 où elle en avait cueilli 14 dont 8 en or. «Je ne sais pas si j’aurais parié pour un tel résultat mais signé oui, assurément. Ce qui est important de relever, c’est que la Suisse a tenu son rôle de favori. L’homogénéité de cette équipe est impressionnante. La continuité de l’encadrement qui entoure ce groupe n’est pas étrangère à toutes ces performances», relève Didier Défago. 

«L’encadrement est effectivement majeur», confirme Jean-Philippe Vuillet, dit «Pilou», qui a entraîné les skieuses françaises et suisses en Coupe du monde. «La manière dont il anime le groupe, dont il le fait travailler ensemble. Cela peut parfois prendre du temps. C’a été le cas pour l’équipe de Suisse, également passée par des moments difficiles par le passé. La France, qui est rentrée avec zéro médailles, est d’ailleurs la preuve de la fragilité d’un succès. Il faut sans cesse se remettre en question.»

Le coup de cœur

Ancien descendeur notamment, Didier Défago cite volontiers la victoire du Bernois Franjo von Allmen dans la discipline reine au moment de livrer son coup de cœur des Mondiaux. «Il est jeune mais après sa victoire de Wengen, il était quand même attendu. Il a su résister à la pression en proposant une course parfaite, où il a trouvé sa limite à chaque courbe.» Si «Pilou» n’a pas vraiment eu le temps de suivre les Mondiaux, lui qui était très occupé sur la Coupe d’Europe de Crans-Montana et la préparation de la Coupe du monde à venir, il a quand même «beaucoup aimé la victoire de Camille Rast et, de manière globale, les favoris qui ont tenu leur rang sous une forte pression dans le cadre d’une telle compétition.» 

La phrase

«J’espère que Lara sera présente au moins un jour sur les deux semaines.»

De Didier Défago, en parlant de Lara Gut-Behrami qui a disputé ses derniers Mondiaux à Saalbach et qui sera donc absente en tant qu’athlète en 2027 en Valais. «Mais on doit respecter sa décision, sa volonté de se retirer quand elle est encore en bonne santé.»

Les préparatifs

Ils tiennent à le souligner: sans leur énorme équipe, les courses de Coupe du monde à venir ne seraient tout simplement par possibles. Surtout quand on sait qu’il a fallu déblayer la neige fraîche tombée la semaine dernière. «Un travail énorme a été réalisé. On parle quand même de plus de 3 kilomètres de longueur et 40 mètres de large avec 20 centimètres de neige. C’est énorme à évacuer pour retrouver la base dure préparée depuis de nombreuses semaines déjà. Un travail titanesque a été effectué en trois jours», admire «Pilou». «On est dans le schuss final, on peaufine les derniers détails, mais tout le monde est extrêmement motivé, on sera prêts», ajoute Didier Défago.

La piste

Samedi, les meilleurs descendeurs se mesureront sur la Nationale. Pour la première fois, Odermatt, Monney, Murisier et les autres stars du Cirque blanc prendront le départ depuis Bella Lui pour la première fois depuis les Mondiaux de 1987. Et alors, pour qui est-elle taillée, cette piste? «Pour les Suisses», annonce Didier Défago, qui détaille. «C’est une piste challenging qui récompensera un descendeur complet. Après deux minutes d’effort et des jambes qui brûlent, ce sera la délivrance.»  Pour Pilou, «on pourrait bien avoir une surprise, un vainqueur que l’on n’a pas vu venir.»

A la maison

Justin Murisier, Loïc Meillard, Arnaud Boisset et Christophe Torrent skieront sur la Nationale cette semaine. Vivre une Coupe du monde est évidemment toujours particulier. «En tant qu’organisateur, je confirme», rigole Didier Défago, présent en tant qu’athlète en 2012 à Crans-Montana lorsque les hommes y étaient venus pour la dernière fois. «La nervosité et la tension sont différentes. Les émotions sont fortes. On évolue aussi souvent devant nos fans à qui on veut montrer qu’on est capable de jouer les premiers rôles.»

Gregory Cassaz/Le Nouvelliste


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