Il a fallu jouer avec les éléments cette saison sur le Freeride World Tour. Mais malgré plusieurs reports et quelques annulations aux niveaux inférieurs, la saison a finalement pu tenir ses promesses. Reste désormais à disputer la grande finale à Verbier… si la météo est clémente. Les organisateurs ont confirmé la tenue de l’Xtreme samedi, sans être totalement sûrs que celui-ci puisse avoir lieu à cette date. Patron du Tour racheté par la FIS l’automne dernier, Nicolas Hale-Woods fait le point.

Nicolas Hale-Woods, un premier mot à propos de cet Xtreme de Verbier 2023. Qu’en est-il de la météo, aux dernières informations?

La bonne nouvelle, c’est que la neige est excellente sur le Bec des Rosses, après un hiver qui a été compliqué. On a dû faire du ménage, faire sauter certaines avalanches, car il y avait passablement de zones qui n’étaient pas stable. Mais tout a tenu. On a de la super neige et il va neiger encore ce vendredi et dimanche ou lundi. On va essayer d’attraper une fenêtre que les météorologues voient samedi.

C’est véritablement envisageable de lancer l’Xtreme samedi?

On sait qu’il y a un risque. C’est un coup de poker, mais on va le tenter. Et si ça devait ne pas marcher, mardi semble être une bonne fenêtre. Voilà, il y a cette possibilité de la semaine prochaine aussi.

En sachant qu’évidemment, ça rajoute aussi du travail parce qu’il va neiger d’ici là et il faudra sécuriser la face…

Oui, mais ça fait partie de notre travail. Nous, notre priorité, c’est d’offrir des conditions sûres et les meilleurs possible en termes de neige et de visibilité aux riders pour qu’ils puissent s’exprimer. On doit jouer avec Dame Nature.

Pour le Freeride World Tour, c’était la première saison sous l’égide de la FIS. Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience?

Le bilan est très bon, d’abord parce qu’on a déjà des subsides additionnels, notamment pour l’Xtreme de Verbier, puisque on fait maintenant partie d’un sport reconnu par Swiss Olympic. Ça va nous aider à joindre les deux bouts d’une saison compliquée d’un point de vue financier. Ensuite, on a de très bonnes discussions avec les fédérations nationales, que ce soit Swiss-Ski, l’ÖSV en Autriche, la fédération espagnole et d’autres. Il y a vraiment une envie de collaborer. On sent que ces fédérations voient l’opportunité d’accueillir, notamment dans les clubs, des athlètes qui viennent de l’alpin ou du freestyle, qui n’ont plus envie de continuer dans leur filière mais qui pourraient rester dans le giron du club dans une section freeride. Pour nous, c’est quelque chose d’important parce ça va tout simplement augmenter le nombre de participants.

Qu’en est-il du circuit, va-t-il évoluer?

Le système Challenger (ndlr: qui prévoit que les meilleurs riders des Qualifiers se frottent à ceux qui ne sont pas parvenus à se qualifier pour les finales parmi l’élite) fonctionne bien. D’un point de vue sportif, c’est vraiment juste. Et ça met en avant ces événements encore plus qu’avant. Malgré les annulations des Challengers à Jasna et Gurgl, on a pu trouver des solutions puisque Fieberbrunn a repris une compétition et que l’ultime épreuve se disputera à Verbier. De ce point de vue là, je ne pense pas qu’on va changer quoi que ce soit. Ça marche aussi très bien en Amérique du Nord. Aujourd’hui, une des priorités pour nous, c’est d’étendre le nombre d’événements parce qu’ils sont quasiment tous complets. Trop de riders se retrouvent privés de compétition.

Et au niveau du World Tour?

On parle avec la Géorgie. Il y a de très belles montagnes et une envie de développer le freeride. L’idée serait d’y aller dès la saison prochaine, dans la région de Mestia. Les retours sont bons pour l’instant et les prochaines semaines vont être déterminantes.

On pourrait donc avoir six étapes sur le prochain Freeride World Tour?

Oui, ce serait en plus des étapes actuelles, avec dans l’idéal quatre épreuves qualificatives avant le cut pour le finales.

Laurent Morel/JT, Sion