L’un le suit au niveau de la préparation physique depuis de nombreuses années, l’autre l’accompagne dans ses capacités mentales depuis l’été dernier : Patrick Flaction d’Elitment et Olivier Knupfer, directeur du Karaté Club Valais, travaillent dans l’ombre avec Loïc Meillard, champion du monde de slalom toujours en lice pour remporter le globe de la spécialité ce jeudi. Tous deux étaient les invités de l’avant-dernière émission de la saison 2 de l’Après-Ski.

L’émission à voir ici:

Les chances

Loïc Meillard pointe à 47 points de Henrik Kristoffersen avant le dernier slalom de la saison prévu jeudi. Avec Clément Noël, 3e à 39 points de Meillard, ils sont concernés par le globe. « Les chances que Loïc gagne ce dernier slalom sont élevées. Ce qu’on ne sait pas en revanche, c’est ce que feront Kristoffersen et Noël. Tout ne dépendra pas de lui. De toute évidence, Loïc est aux Etats-Unis pour donner la meilleure version de lui-même», assure Patrick Flaction.  « Il y a un adage en sport de haut niveau qui dit que plus on cherche le résultat, plus il se cache. L’enjeu ne doit pas tuer le jeu », rappelle Olivier Knupfer. «A ce niveau, ça se joue à de toutes petites choses. Ces skieurs, ce sont des avions de chasse, de véritables Formule 1.»

La qualification

Ils connaissent Loïc Meillard mieux que quiconque. «Il est méticuleux. C’est un travailleur précis. Il analyse. Il ne fait rien au hasard. Et il fait très confiance à son staff. On dit parfois qu’il n’a pas beaucoup d’émotions. En fait, il en a beaucoup, mais c’est quelqu’un qui prend de la distance, qui a du recul sur les choses, qui assume ses choix, qui assume ce qu’il fait. » Pour Olivier Knupfer «ce qui peut être interprété parfois comme un manque d’émotions est plutôt une forme de stoïcisme ». « Il est déjà un peu philosophe dans sa prise de recul par rapport aux choses. Il ne réagit pas à chaud », sourit-il. «On voit qu’il a aussi une grande ouverture. Avant que je collabore avec lui grâce à Patrick, Loïc était déjà une star du ski. S’il adhère à un truc, s’il trouve une piste intéressante, il va peut-être pousser plus loin ce qui peut le faire progresser. C’est vraiment remarquable.»

Le chiffre: 6

Après une réelle démonstration, Lara-Gut Behrami s’est imposé sur le super-G des finales de Coupe du monde, empochant le sixième globe de sa carrière dans la discipline, le 9e au total. Nos deux invités apprécient la longévité d’une athlète qui performe au plus haut niveau depuis 15 ans déjà. «Quand elle dit « j’ai retrouvé le plaisir de skier », c’est qu’elle arrive à se mettre en état de grâce, de performance», relève Patrick Flaction qui a accompagné la Tessinoise durant 14 ans, jusqu’en 2019.  «Indépendamment de l’organisation qui a changé autour d’elle, elle est toujours parvenue à performer.  C’est la preuve de sa personnalité, de son mental. C’est ce qui fait la différence à niveau égal quand on est à un tel niveau », complète-il. «Sa capacité à garder cette fraîcheur est impressionnant », note Olivier Knupfer. «Toujours maintenir ce plaisir à faire ce qu’on aime est la clé. Quand on parle de l’attitude générale que doit avoir un athlète de haut niveau, on revient toujours cette notion-là. Le résultat devient alors presque secondaire», ajoute le karatéka. 

La question

Elle était directement posée en vidéo par Loïc Meillard à nos deux invités. La question du champion du monde de slalom ? «Quels sont les principaux problèmes et challenges que vous rencontrez en tant qu’entraîneur d’athlète de haut niveau ? «En ce qui concerne la préparation physique, c’est de garder l’athlète en bonne santé durant toute la saison. Parce que si le socle physique ne permet pas d’exprimer la technique, alors il est difficile pour un sportif de performer», a répondu Patrick Flaction. «Pour ma part, c’est de garder un contact qui peut allier la confiance et le fait d’augmenter la capacité à être incisif. Cela implique de garder pendant la saison un contact dans lequel on continue à relancer certaines choses qui font référence à des choses qu’on a travaillées et qui sont pertinentes», a confié de son côté Olivier Knupfer.

Gregory Cassaz/Le Nouvelliste

Les émissions précédentes de la saison 2: