La meilleure équipe du monde de slalom? Ne cherchez plus, elle est en Suisse et porte haut les couleurs du drapeau rouge à croix blanche à travers le monde. La discipline n’avait pourtant rarement véritablement souri aux athlètes helvétiques. La dernière victoire remonte d’ailleurs à novembre 2007 lorsque Marc Gini s’était imposé à Reiteralm (AUT). Un disette de 107 courses dans une discipline qui conserve une belle cote de popularité par son aspect souvent spectaculaire.
Sous la houlette de Thierry Meynet et Matteo Joris notamment, les slalomeurs helvétiques sont les nouvelles terreurs du circuit, et font trembler les slalomeurs autrichiens, suédois, français, allemands ou encore italiens. Swiss Ski tient sa “Dream Team”. “On a une belle équipe, une équipe qui fait peur et qui a une super dynamique”, se réjouit Daniel Yule.
De quoi s’approcher du duo phare Marcel Hirscher – Henrik Kristoffersen? “On espère les battre, oui, assure Ramon Zenhäusern, qui a explosé aux yeux du grand public l’hiver dernier. Ça peut arriver cette saison, si tout se passe bien. On a encore franchi un cap cet été. Le potentiel est vraiment là. C’est une équipe incroyable.” Le Haut-Valaisan tient désormais un rôle de leader dans un groupe qui reste très jeune.
Voir cette publication sur Instagram
“L’avantage est que nous avons tous approximativement le même âge, poursuit Loïc Meillard. On se tire la bourre à l’entraînement et ça nous aide à progresser.” Des propos appuyés par Luca Aerni: “On se pousse à chaque manche jusqu’à nos limites grâce à la saine concurrence qui règne.”
Au-delà de l’année de naissance inscrite sur leur passeport, les nouveaux joyaux du ski suisse s’entendent à merveille pour plusieurs raisons. Ils parlent pour la plupart français – même si l’équipe pratique en général le “multilinguisme”-, ont fait leurs classes en Valais dans une même structure et se connaissent depuis plus de dix ans. De quoi créer de forts liens d’amitié, même si les caractères sont éloignés. “On se connaît depuis qu’on a 14 ans, rigole Luca Aerni. On a tout appris ensemble et désormais, on se retrouve tous en Coupe du monde. C’est vraiment agréable, on peut skier libérés et s’amuser ensemble. Car nous ne sommes pas que des coéquipiers, mais réellement des amis.”
La force de cette équipe, dont tous les athlètes ont entre 22 et 26 ans, réside dans l’émulation, l’envie de faire aussi bien que l’autre. Au moins sept athlètes peuvent potentiellement rêver de podium (Daniel Yule, Ramon Zenhäusern, Luca Aerni, Loïc Meillard, Marc Rochat, Sandro Simonet, Reto Schmidiger). Et si Justin Murisier, blessé, a pris le train du géant, il n’est jamais très loin.
Deux skieurs suisses s’élanceront dimanche à Levi (FIN) dans le premier groupe pour la première étape de la saison. Le mieux lotis: Daniel Yule, qui ouvrira les feux tandis que Ramon Zenhäusern portera le dossard 6. Luca Aerni s’élancera lui en 12e position tandis que Loïc Meillard a hérité du dossard 19.
Voir cette publication sur Instagram
A noter que lors des entraînements cette semaine à Kabdalis (SWE), à quelque 5 heures de route de Levi, les tests ont été positifs pour l’équipe de Suisse. Selon les principaux concernés, les meilleurs temps ont été signés par Sandro Simonet, suivi de près par Ramon Zenhäusern et Loïc Meillard. De quoi répartir les espoirs pour la course de dimanche avec les bêtes de courses que sont Daniel Yule et Luca Aerni, notamment.
Pour rappel, l’hiver dernier, Luca Aerni, (2e à Madonna di Campiglio), Daniel Yule (3e à Kitzbühel et Schladming) et Ramon Zenhäusern (vainqueur en parallèle à Stockholm, 2e du slalom olympique et 3e à Kranjska Gora) ont ouvert la voie. Les slalomeurs helvétiques pourront-ils désormais mettre fin à l’hégémonie Hirscher-Kristoffersen, dès dimanche sur la neige lapone?
Voir cette publication sur Instagram
Laurent Morel, Levi
