“Je pense skier jusqu’à Saalbach, puis je m’arrête.” Lara Gut-Behrami a lâché ces mots avec insouciance, en parlant aux journalistes à Crans-Montana ce jeudi. Une décision définitive? “Pour l’instant oui. Mais on verra. Peut-être qu’à Saalbach, je vais changer d’idée, je n’en sais rien,” a-t-elle ajouté avec son sourire toujours un peu énigmatique dans la station valaisanne.

La skieuse n’aura que 33 ans en 2025, ayant largement le temps de participer encore à d’autres Mondiaux. Elle a toutefois admis qu’elle rame un peu plus maintenant qu’au début de sa carrière pour ce qui est de récupérer après les compétitions, à l’image des Championnats du monde ces dernières semaines à Méribel. “C’est plus difficile avec l’âge”, a-t-elle concédé en ne souriant qu’à moitié. En tant que jeune skieur ‘tu fonces à fond, c’est toujours à 100%’. Après, il arrive aussi des blessures, il faut apprendre à vivre avec ça, que des jours c’est peut-être pas 100%. Maintenant c’est plutôt les voyages, les temps de récupération qui s’allongent. C’est trouver un bon équilibre entre faire du mouvement, parce que rien faire ce n’est pas la meilleure manière de récupérer, et quand même avoir des moments relax.”

Lors d’une conférence de presse en ligne le week-end dernier, Lara Gut-Behrami avait déjà évoqué la possibilité d’une retraite prochaine: “Certains jours, je n’ai plus d’énergie alors que le lendemain, j’aimerais encore disputer 1000 courses dans ma carrière.” Elle avait ajouté qu’elle pourrait même ranger ses skis dès cet été si elle ne se sentait plus suffisamment forte.

Prendre les choses une course à la fois

Les Mondiaux à Méribel se sont soldés sans médailles pour une skieuse habituée à gagner. Mais la championne olympique et double championne du monde de 2021 semble avoir plus ou moins tourné la page. Un quatrième globe de cristal en super-G par exemple est encore atteignable: la Tessinoise est à juste 30 points de la Norvégienne Ragnhild Mowinckel et il reste trois courses cette saison, y compris celle de dimanche à Crans-Montana. “J’ai décidé que j’ai quatre semaines encore à skier, je n’ai pas passé mon temps à faire des analyses, j’essaie plutôt de profiter des courses que j’ai. Et avec le temps qui passe, peut-être que je vais réussir à reconnaître les émotions, ce qui s’est passé, comment je me sentais.”

Revenir en Coupe du monde à Crans-Montana, où elle a gagné deux descentes et un super-G, est de bonne augure. “À Crans, c’est toujours un peu le challenge parce qu’on aime bien faire une course avec du soleil, ça fait du bien. Mais des fois le soleil fond trop vite la neige et là ça devient un challenge. Mais le tracé est intéressant, c’est plus fluide, ça a l’air d’un beau ski alors j’espère qu’on pourra faire de belles courses.”

“Mon seul but c’est d’essayer de skier le plus vite possible ce weekend, si possible faire le plus de points et basta,” a-t-elle ajouté. “Je suis contente, je me sens bien, j’ai eu le temps de récupérer un peu donc je vais essayer de profiter de l’énergie que j’ai pour faire une bonne fin de saison.” Les réflexions sur son avenir attendront l’été.

Sim Sim Wissgott, Crans-Montana