“Je n’ai jamais vu autant de courses annulées en début de saison.” Depuis sa prise de fonction en tant que responsable de la Coupe du monde masculine il y a une décennie, Markus Waldner se voit confronter pour la première fois à une avalanche de renvois d’épreuves, provoquée par le déchaînement des éléments. Le vent et la neige ont eu raison du géant de Sölden, des deux descentes de Zermatt/Cervinia, de la première épreuve de vitesse de Beaver Creek, sans oublier les problèmes internes à Lake Louise qui ont conduit la FIS à renoncer au traditionnel déplacement en terre canadienne. Au total, ce sont 5 descentes qui auraient déjà pu ou dû se disputer si la météo – et Lake Louise Ski Resort – l’avaient bien voulu.

Se pose désormais la question du calendrier: comment rattraper ces courses? Chamonix s’est déjà vu garantir une descente supplémentaire, tout comme Val Gardena. Mais que faire en cas de nouvelles annulations? “Nous n’avons que 17 semaines de compétition pour l’ensemble des disciplines et le calendrier est extrêmement serré”, poursuit le patron du circuit masculin. La seule option encore envisageable est de replacer une descente à Kvitfjell. “Pour le moment, nous n’avons que deux épreuves en Norvège. C’est le seul véritable créneau que nous avons.” Markus Waldner rejette l’idée de rajouter une quatrième épreuve à Wengen ou à Kitzbühel – “cela ferait beaucoup trop pour les athlètes” – ou de proposer une troisième course à Bormio durant les Fêtes.

Des techniciens avantagés

La problématique devient de plus en plus lourde au sein du Cirque blanc. Car ces annulations répétées en descente profitent aux spécialistes de technique qui rêvent de détrôner Marco Odermatt, à l’instar de Marco Schwarz. “Effectivement, il existe un risque d’avoir plus de courses de techniques que de vitesse”, reconnaît Markus Waldner, sans véritablement se pencher sur l’équité de la compétition. “Si tu veux gagner le gros Globe de cristal, tu dois faire trois disciplines. Ces annulations sont davantage un problème pour les spécialistes purs de vitesse. On doit espérer maintenant ne plus avoir de nouvelles annulations.”

Le vent vient s’emmêler

Mais les dirigeants de la Coupe du monde masculine ne sont pas au bout de leurs surprises. Les courses du week-end à Beaver Creek sont grandement en danger. “Le modèle a démontré que de nouvelles chutes de neige vont tomber, mais ce n’est pas notre principale préoccupation. Le vent sera un gros problème.” Des pointes à 45 km/h sont annoncées samedi sur les hauteurs du Colorado. “Et cela va s’empirer dimanche. Samedi, nous avons encore une petite chance. L’espoir est toujours là”, assure Markus Waldner.

Il est fort probable que le départ soit abaissé après le plat. Mais est-ce que ce sera suffisant pour lancer les descendeurs sur l’une des pistes les plus terribles du circuit? Il est en tout cas certain que si la descente de samedi venait à être annulée samedi, elle ne serait pas déplacée à dimanche. Le super-G a la priorité.

Johan Tachet, Beaver Creek