Le cri lâché par Marco Odermatt en franchissant la ligne d’arrivée de la piste Deborah Compagnoni voulait tout dire. A 23 ans, et après être déjà monté sur cinq podiums en géant dont un samedi déjà sur la pente italienne, il s’est enfin approprié la plus haute marche. Comme un soulagement, un aboutissement mérité de nombreuses années de travail au sein d’une incroyable équipe de Suisse. Ce lundi, dans une course repoussée d’un jour à cause de la météo, le skieur d’Hergiswil a fait parler la poudre et tout son talent pour réussir une véritable démonstration sur un parcours certes bien préparé, mais rendu difficile par la neige qui tombait en deuxième manche. Grâce à un ski léché, il a repoussé l’Américain Tommy Ford à 0″73 et le Croate Filip Zubcic à 0″75 à Santa Caterina.

“Je n’ai jamais été aussi heureux, s’est exclamé le Nidwaldien, très ému dans l’aire d’arrivée. J’avais beaucoup de pression car je portais le dossard rouge pour la première fois et je m’élançais pour la première fois en tête après la première manche. J’ai su en profiter et j’en suis fier. Je voulais simplement montrer mon meilleur ski. Ce n’était pas simple, la visibilité était réduite et il a fallu beaucoup pousser sur le bas.”

Loïc Meillard tout proche du podium

Ce succès, acquis sans coup férir, est son deuxième en Coupe du monde après le super-G de Beaver Creek (USA) il y a un an et un jour. Surtout, il est le premier dans sa discipline de prédilection où la concurrence est très féroce. Dans le camp suisse, “Odi” succède à Carlo Janka, qui était jusqu’alors le dernier vainqueur helvétique en géant. C’était le 5 mars 2011 à Kranjska Gora (SLO), il y a une éternité. Grâce à cette victoire, Marco Odermatt accentue son avance au classement de la discipline et revient à hauteur d’Alexis Pinturault en tête du général de la Coupe du monde. Le tout alors qu’il a manqué l’épreuve parallèle de Lech/Zürs après avoir été testé positif au Covid-19.

Sans une grosse erreur sur le premier parcours, Loïc Meillard aurait également pu jouer la gagne ce lundi. Le skieur d’Hérémence, très rapide et très précis, a une nouvelle fois signé une excellente performance mais doit se contenter d’une nouvelle place d’honneur, à seulement 0″03 d’un Filip Zubcic auteur d’une deuxième manche de feu. Cinquième à Sölden et 4e samedi, il termine une nouvelle fois au pied du podium. Ce résultat frustrant lui permet toutefois d’occuper le 3e rang du classement de la discipline.

Premiers points pour Daniel Yule

L’autre bonne nouvelle dans le camp suisse est l’excellente première manche de Daniel Yule. Le Valaisan, qui faisait ce week-end ses débuts dans la discipline, a réussi un parcours référence dans des conditions de visibilité plus simples que samedi en signant le 20e temps. S’il a perdu quelques rangs à cause d’une grosse erreur sur le second tracé, son 24e rang final lui permet d’inscrire ses premiers points en Coupe du monde. De quoi envisager la suite en géant avec optimisme.

Justin Murisier n’a lui jamais pu trouver les bons réglages en Lombardie. Vingt-cinquième samedi, le skieur du val de Bagnes a cette fois pris la 22e place. S’il espérait faire mieux, à l’image de sa 11e place à Sölden, le Valaisan se consolera avec des points importants après avoir contracté le Covid-19 il y a quelques semaines, comme Marco Odermatt et Loïc Meillard.

Sixième après la première manche, Gino Caviezel a commis une grosse faute sur le second tracé et doit se contenter du 28e rang, alors qu’il pouvait viser le podium. Rageant. Enfin, Semyel Bissig n’a cette fois pas réussi d’exploit, sortant en première manche. Cédric Noger (54e) et Daniele Sette (56e) n’ont eux rien pu faire et risquent de perdre rapidement leur place en Coupe du monde.

LMO