“Cette saison est largement la plus belle de ma carrière.” A l’autre bout du fil, sur sa terrasse de La Fouly, Daniel Yule sourit au moment de tirer le bilan du dernier hiver. Le slalomeur valaisan a réalisé une saison de tous les superlatifs en accrochant cinq podiums dont trois victoires à Madonna di Campiglio, à Adelboden et à Kitzbühel. “C’est une véritable fierté d’inscrire ces noms mythiques à son palmarès. Si on m’offre des hivers comme cela jusqu’à la fin de ma carrière, je signe tout de suite, poursuit-il. On ne s’attend jamais à réaliser une telle saison, même si je ne m’entraîne pas pour terminer 10e”.
Voilà trois hivers, que l’homme de 27 ans fait partie intégrante du top 5 mondial dans les virages courts. Preuve en est de la constance du skieur dans une discipline où la faute est vite commise. “Le déclic ne s’est pas produit cette année. Je suis régulier et je parviens chaque année à progresser si on se fie à ma courbe de progression. Tout a commencé lorsque je suis entré à Ski Valais à l’époque.”
Soigner les détails pour encore progresser
Daniel Yule se pose au 3e rang mondial du slalom pour la seconde année consécutive, dans une discipline où la concurrence n’a jamais été aussi forte. Malgré son statut et ses résultats, le skieur valaisan n’entend “pas prendre les choses comme acquises”. “Il y a toujours des choses à améliorer, même si je sens que je me rapproche de ma limite.” A un tel niveau de performance, le détail a son importance. Qu’il soit technique ou physique. “Il y a deux ans, les corrections techniques étaient presque acquises en une semaine. Désormais, les petits détails mettent davantage de temps à être mis en pratique. C’est comme lorsque quelqu’un débute la course à pied, il aura une progression rapide, avant que sa courbe linéaire de performance ne ralentisse.”
Du géant dans le futur?
Dans un avenir plus ou moins proche, le skieur du val Ferret ne serait pas contre ajouter une seconde discipline à sa panoplie, “sans devoir sacrifier le slalom” pour autant. “Le géant m’intéresse bien sûr, mais on l’a vu cette saison après la retraite de Marcel Hirscher, il est difficile d’être performant et constant tout l’hiver dans deux disciplines. Henrik Kristoffersen et Alexis Pinturault l’ont expérimenté.” La priorité reste naturellement le slalom où le Valaisan entend pouvoir “se battre pour la victoire et le podium lors de chaque course.”
Le soutien à Urs Lehmann
Mais avant d’envisager le prochain hiver, Daniel Yule profite pour recharger les batteries précocement durant cette période de confinement avant d’entamer une nouvelle préparation physique. Pendant ce temps, celui qui est également délégué des athlètes auprès de la FIS attend également le retour de ses collègues sur les points à aborder devant le Conseil de l’instance. “Je n’ai pas encore réellement reçu de feedbacks, mais il est clair que la thématique du parallèle devra être abordée”, poursuit Daniel Yule qui verrait égament d’un bon oeil Urs Lehmann accéder à la présidence de la FIS en mai prochain. “Il a fait du très bon travail à Swiss-Ski, même si la FIS ce n’est pas tout à fait la même chose, j’ai de très bon contacts avec lui, et surtout il a été athlète avant d’être dirigeant, et cela peut avoir son importance en cette période où nous avons besoin de changement.”
Johan Tachet