Le 4 février 2022 s’ouvriront les Jeux olympiques d’hiver de Pékin. A une année des joutes chinoises, petit passage en revue la situation et les chances de médailles des athlètes suisses dans l’ensemble des disciplines de neige, sans oublier quelques pronostics, même si beaucoup de choses peuvent évoluer d’ici-là. L’idée est également de se projeter en devinant quels sportifs romands pourraient être du voyage dans l’Empire du milieu. Dans cet article: la présentation des Jeux et de leurs sites.

Le compte à rebours est lancé. C’est dans un an, 365 jours, que sont lancés les Jeux olympiques d’hiver de Pékin lors desquels auront lieu 109 épreuves, du 4 au 20 février 2022. L’occasion de faire le point sur les sites de compétition. Du côté du comité d’organisation et du CIO, on se félicite de l’avancée des préparatifs. “Tout aurait été prêt” pour les compétitions pré-olympiques, qui devaient avoir lieu pour la plupart cet hiver. Mais la pandémie mondiale de Covid-19 est passée par là et a provoqué l’annulation des événements. Etant donné qu’il est extrêmement compliqué de se rendre en Chine en ce moment, il faut se contenter des informations officielles. Et les organisateurs ont d’ailleurs fourni quelques vidéos de l’avancée des travaux juste avant l’hiver, à retrouver ci-dessous, couplées avec des images de synthèse des sites.

Si le stade olympique sera évidemment le fameux “Nid d’oiseau” qui avait déjà servi pour les cérémonies lors des Jeux olympiques d’été de Pékin en 2008, la plupart des compétitions de glace se dérouleront en ville, dans les alentours du stade et plus loin. Car l’objectif des organisateurs est bien d’inscrire ces Jeux dans l’Agenda 2020, et donc de faire de l’héritage un point-clé. Il n’en reste pas moins que d’importants investissements ont été effectués dans les stations de montagne, afin de les créer en tous points ou presque, ainsi que dans les voies de transport pour s’y rendre, qu’il s’agisse des routes ou des voies ferrées, destinées à un train ultra-rapide.

Zhangjiakou, entre expérience et nouveautés

En ce qui concerne les sport de neige donc, de nombreuses compétitions auront lieu à Zhangjiakou, qui devait accueillir cet hiver les Championnats du monde de ski freestyle et de snowboard comme une ultime répétition. Le snowpark de Genting (ou Secret Garden) a déjà reçu à plusieurs reprises la Coupe du monde et il sera prêt, même si certains athlète, notamment dans les épreuves de cross, regrettent de ne pas avoir pu tester la neige. Alors que les spécialistes de skicross helvétiques ont dû annuler leur voyage en fin de saison dernière, les Canadiens avaient anticipé en s’y rendant un an plus tôt. Leur connaissance de la neige asiatique pourrait être un atout non-négligeable.

Outre les épreuves de freestyle, Zhangjiakou sera également le pôle du nordique puisque le ski de fond, le biathlon, le combiné nordique et le saut à ski se dérouleront dans les environs, sur un terrain flambant neuf. Petite inquiétude pour les participants: le froid et le vent. Si les température négatives ne sont pas forcément nouvelles (qui ne se souvient pas de PyeongChang en 2018), les rafales pourraient venir perturber les compétitions de saut à ski. Le tremplin a toutefois été construit de manière à protéger au maximum les sauteurs. Reste à savoir si cela sera suffisant. C’est l’une des inquiétudes du président de la FIS, Gian Franco Kasper.

Shougang, l’incroyable tremplin

A noter que si l’essentiel des épreuves de neige auront lieu en montagne, les meilleurs freeskieurs et snowboardeurs de la planète auront l’honneur de s’élancer à Pékin, dans l’ancienne zone industrielle de Shougang pour le Big Air. Un immense tremplin permanent y a été construit et les autorités comptent bien faire de l’endroit un lieu dédié aux loisirs pour les Pékinois. A Mathilde Gremaud, Sarah Höfflin, Giulia Tanno, Andri Ragettli et Fabian Bösch de s’y éclater pour la première du ski Big Air aux Jeux olympiques.

Yanqing, une piste encore très secrète

Enfin, les épreuves de ski alpin auront lieu à Yanqing, qui en tant que troisième pôle de ces Jeux aura également son village olympique. Situé entre Pékin et Zhangjiakou, le site a été construit de A à Z pour ces Jeux olympiques. Et alors que les messieurs (l’hiver dernier) et les dames (cet hiver) devaient y faire escale, il n’en sera rien. La piste de descente, dessinée par Bernhard Russi aidé de Didier Défago, devrait être “spectaculaire” mais le mystère rester assez épais. L’aire d’arrivée des épreuves technique sera située plus haut dans la montagne.

Dans le camp suisse, au vu de la forme affichée par les athlètes dans de nombreuses disciplines, il n’est pas utopiste de rêver à un record de médailles, jusqu’ici fixé à 15 (en 1988 et 2018). Pour y parvenir, Ralph Stöckli a précisé sa façon de procéder ce jeudi. “La délégation devrait compter quelque 180 athlètes, a ainsi expliqué le chef de mission pour Swiss Olympic. Il s’agirait de la plus grosse équipe jamais envoyée à des Jeux d’hiver (171 en 2018). C’est une bonne nouvelle, qui montre la bonne santé du sport helvétique.”

Une prime de 40’000 francs pour une médaille d’or

Afin d’être retenus, les sportifs helvétiques devront remplir des critères bien précis, différents dans chaque sports. Mais en ce qui concerne les disciplines individuelles, il devront au moins s’acquitter d’une des conditions suivantes: “avoir un potentiel clair de médaille et de diplôme, sur le moment ou à moyen terme ou avoir le potentiel de réussir une meilleure performance personnelle”. Le spectre reste assez large. A noter que les primes destinées aux diplômés se présenteront comme suit pour les sports individuels: 1er, 40’000 francs; 2e, 30’000 francs; 3e, 20’000 francs et entre 8000 et 2000 francs pour les rangs 4 à 8.

L’ancien curleur a par ailleurs donné des nouvelles positives de l’avancée des préparatifs, même si pour lui, ne pas avoir de “test event” représente un véritable “défi”. Enfin, le Saint-Gallois n’a pas éludé les questions politiques. “Les plaintes de plusieurs organisations concernant les droits de l’homme en Chine doivent être un thème pour nous, lâche-t-il. Nous devons y être attentif avec les autres comité nationaux ainsi que le CIO. Mais la Chine a une autre approche que la notre.” Les communautés ouïghours et tibétaine sont touchées, tandis que la répression à Hong Kong fait jaser. Un appel au boycott a été lancé par près de 180 associations.

Pour la petite histoire, les rôles de mascottes reviennent au panda Bing Dwen Dwen (Jeux olympiques) et et à la lanterne chinoise Shuey Rhon Rhon (paralympiques). Le logo rappelle lui le signe hiver.

Laurent Morel/JT