Le 10 km libre des Jeux olympiques de PyeongChang a donné lieu à un joli spectacle. La bataille entre Norvégiennes et Suédoises a cette fois tournée en faveur des premières. Particulièrement préparée pour cette épreuve, Ragnhild Haga n’a pas laissé passer sa chance. Elle s’est imposée avec 20″3 d’avance sur la Suédoise Charlotte Kalla et 31″9 sur sa compatriote Marit Björgen et la Finlandaise Krista Pärmäkoski, à égalité pour la médaille de bronze. A 37 ans, Marit Björgen a remporté sa 12e breloque olympique, revenant ainsi à hauteur de son compatriote Björn Daehlie au niveau des fondeurs les plus médaillés de l’histoire.

Nathalie von Siebenthal a une nouvelle fois réussi une course plus qu’honorable. Partie rapidement (2e au premier temps intermédiaire), la Bernoise a quelque peu fléchi par la suite. Elle termine finalement au 6e rang, à 49″8 de la gagnante, comme à l’issue du skiathlon. Pourtant, c’est la déception qui primait à l’arrivée.

Nathalie von Siebenthal, que retenez-vous de votre performance?

Je suis déçue. Je sentais que je pouvais monter sur le podium, je me sentais bien. J’avais des bons temps intermédiaires mais celles qui sont devant sont complètement sur une autre planète. Il me manque de nouveau beaucoup pour cette médaille, qui reste simplement un rêve.

Que vous manque-t-il justement pour être sur ce fameux podium?

Je ne sais pas. Il manque beaucoup parce que 20″, on ne les gagne pas d’un jour à l’autre à ce niveau. Je sais qu’elles sont beaucoup plus fortes et je crois que ça va toujours être le cas, que ça ne va pas bouger.

Vous avez un déficit de puissance?

Oui, je crois. C’est peut-être possible de s’améliorer à ce niveau.

Pensez-vous pouvoir faire plus à l’entraînement?

Il faut beaucoup beaucoup travailler pour faire encore un pas en avant. Par contre, elles ont un très bon niveau et le gardent. Elles ont un groupe super fort. Les Norvégiennes sont plus fortes les unes que les autres. Qui que ce soit au départ, elle sera devant. C’est pareil chez les Suédoises. Chez nous, ça ne marche pas comme ça.

Aller s’entraîner avec elles, c’est imaginable?

Non, je suis une Suissesse et elles ne le sont pas. Je vais continuer comme je l’ai fait jusqu’à maintenant.

Avez-vous l’impression d’être partie trop vite?

Non, je ne pars pas trop vite. Aujourd’hui, je crois que j’étais dans le bon rythme dès le départ. Je suis certaine que même si je pars plus lentement, je n’arrive pas à finir plus vite. En général, je trouve mon rythme et je reste constante jusqu’au bout.

Un 6e rang, c’est tout de même positif pour vous?

Oui. Désormais, je suis assez souvent autour de cette place, mais j’aimerais bien être un peu plus haut mais ce n’est pas possible pour le moment.

Un podium vous libérerait-il?

Oui, je pense. Je crois que ça ferait du bien à la tête.

Laurent Morel, PyeongChang