Trente-et-unième. C’est le rang qu’occupe actuellement Alexis Monney au classement de la Coupe du monde de descente. Certes, cela peut semble encore éloigné du meilleur niveau mondial, mais ça prouve surtout que le skieur de Châtel-Saint-Denis a désormais un nom qui compte sur le Cirque blanc. Grâce à ses 18e et 26e rangs lors des descentes de Val Gardena, l’athlète de 22 ans a franchi un nouveau palier.
Engranger de l’expérience
“Je me suis fait un peu peur sur les bosses de chameau, où j’ai été déséquilibré dans les airs mais je suis content de ce que j’ai fait. C’est cool de voir qu’il y a déjà des passages où je peux rivaliser avec les meilleurs. C’est très encourageant, surtout sur cette piste qui n’est pas forcément celle qui me correspond le mieux, il y a beaucoup de parties de glisse, confiait-il après son deuxième top 30 d’affilée obtenu samedi. Je suis content de la direction dans laquelle je vais.” Même s’il n’a pas pu disputer son premier super-G en Coupe du monde vendredi à cause de l’annulation de celui-ci, il prend ses aises au sein de l’équipe de Suisse.
Pourtant, à cause d’une concurrence féroce, le Fribourgeois doit toujours se battre à l’entraînement pour pouvoir s’élancer. “C’est quelque chose d’assez compliqué qui prend pas mal d’énergie, concède-t-il. Mais d’un autre côté, ça fait partie du jeu et ça crée une sorte d’émulation. Au final, ça nous tire vers le haut et cela devrait être bénéfique dans les prochaines années.” Il faut dire qu’il n’est pas simple pour les skieurs romands de se faire une place dans cette équipe helvétique de vitesse, à résonance très alémanique depuis les retraites de Didier Cuche et de Didier Défago.
Un accent de plus en plus francophone en vitesse
Mais avec l’émergence de Yannick Chabloz, Alexis Monney, ainsi que l’orientation de Justin Murisier et de Loïc Meillard, on parle de plus en plus français dans les hôtels où résident les spécialistes de vitesse helvétiques. Et ce n’est pas terminé puisque derrière, plusieurs jeunes comme Arnaud Boisset, Gaël Zulauf, Christophe Torrent, Nicolas Macheret, Rémi Cuche ou encore Denis Corthay poussent. “C’est important et ça fait plaisir, se réjouit Alexis Monney. Aux repas, c’est tout de même agréable de pouvoir comprendre tout ce qui se dit. C’est bien que les Romands montrent le bout de leur nez et on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.”
D’ailleurs, le skieur de la Veveyse compte bien continuer sur sa lancée. Il disputera les deux descentes de Coupe d’Europe de Saint-Moritz mercredi et jeudi avant, si tout va bien, de prendre la direction de Bormio entre Noël et Nouvel An. “Le but, c’est d’être au départ le plus souvent possible, d’engranger de l’expérience”, conclut-il.
Laurent Morel, Val Gardena