Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Si l’annulation des descentes des finales de Coupe du monde ce mercredi à Lenzerheide n’arrange pas les affaires de Lara Gut-Behrami et de Marco Odermatt, Beat Feuz en a profité pour s’assurer du gain du Globe de cristal de la discipline avec une large avance sur Matthias Mayer et Dominik Paris. Surtout, le champion de Schangnau s’offre un quatrième trophée consécutif dans la discipline reine et rejoint ainsi Franz Klammer, seul à avoir réussi pareil exploit. En Suisse, seul Didier Cuche peut d’ailleurs se targuer d’avoir remporté quatre coupes en descente. Quelques minutes après avoir reçu son trophée devant une imposante délégation helvétique, composée notamment de Marco Odermatt, qui n’a pas voulu toucher le fameux Globe lorsque Beat Feuz lui a tendu, Kugelblitz a partagé sa joie.

Beat Feuz, quel est votre sentiment après avoir reçu ce nouveau Globe?

Bien sûr, je suis très heureux, mais également fier. On ne gagne pas un Globe chaque jour alors le faire quatre fois de suite, c’est fou.

Que retenez-vous de cette saison incroyable?

C’était une vraiment année spéciale, une “saison corona”, où tout ne s’est pas déroulé comme prévu en début d’hiver. Pour moi, il a aussi fallu par rapport à la situation au début, trouver mes sensations. J’ai réussi à trouver mon rythme de croisière pour les classiques. Les deux victoires à Kitzbühel étaient vraiment les meilleurs moments de la saison, c’était fantastique. Et je n’oublie pas la médaille aux Championnats du monde malgré une descente très difficile. Et terminer avec ce Globe, c’est vraiment extraordinaire.

Vous n’êtes plus sorti du top 10 depuis quatre ans en descente. Comment expliquez-vous votre régularité?

Je cherche à être devant à chaque course et j’ai trouvé la solution pour être capable de jouer les premiers rôles sur toutes les pistes. Je ne gagne pas beaucoup de courses mais je suis très constant, c’est important pour moi. Ces quatre dernières années, être aussi régulier est une vraie fierté.

Votre surnom “Kugelblitz” vous sied mieux que jamais, non?

J’ai ce surnom depuis que je suis tout jeune. Je peux m’identifier, c’est sûr. Et quand un Kugelblitz (globe de foudre) gagne un Globe (Kugel), c’est naturellement plutôt pas mal.

Chassez-vous les records?

Ce n’est pas important, mais c’est cool si on en parle. De mon côté, je veux surtout bien skier et prendre du plaisir. On verra quand j’aurai terminé ma carrière. Mais c’est sûr que je ne me bats pas contre Franz Klammer ou les records, non.

Regrettez-vous l’annulation du jour?

Oui, c’est vraiment dommage. Le parcours est très technique ici, on s’y est entrainé il y a deux semaines et ça aurait été un avantage pour nous. J’aurais volontiers couru ici, mais c’est comme ça, on ne peut pas changer le temps.

Avez-vous une pensée pour Marco Odermatt, qui chasse le gros Globe de cristal?

Chaque course est importante pour lui. Il conserve toutes ses chances pour le gros Globe, tout est possible. Marco n’a rien à perdre et il est tout proche.

Laurent Morel, Lenzerheide