C’est porte rouge, porte bleue de nouveau pour Marco Schwarz et Max Franz. Marlies et Benjamin Raich alimentent la rumeur et qu’est-ce que des crayons et des œufs viennent faire dans le ski? On vous explique tout ça dans ce numéro de Servus Österreich.

Bonne nouvelle: Marco Schwarz a repris l’entraînement entre les portes et espère faire son retour sur le Cirque blanc avant la fin de l’année. Le skieur polyvalent avait jusqu’à présent insisté qu’il ne voulait pas se mettre de pression et visait plutôt un retour en compétition en deuxième moitié de saison. « Ce serait bien sûr un gros objectif de revenir en Coupe du monde encore cette année », a avoué le champion, qui arborait un nouveau look – épaisse moustache mais plus de barbe – sur le plateau de ServusTV lundi. Mais de tempérer: « C’est un vœu, il n’y a pas de garantie. »

Blessé au genou à Bormio en décembre dernier, le Carinthien de 29 ans a encore dû être opéré d’une hernie discale cet été et n’a rechaussé les lattes que fin octobre à Sölden. Plus de 300 jours après sa blessure, il a pu s’élancer de nouveau entre les portes ce week-end sur la Reiteralm. À voir s’il se sentira d’attaque d’ici Alta Badia dans un mois.

Un autre skieur qui s’est de nouveau défoncé entre les portes est Max Franz. Le spécialiste de vitesse est encore loin d’un retour en compétition après son affreux crash à Copper Mountain en novembre 2022, qui s’est soldé par deux jambes cassées, un nerf sectionné, 19 vis dans les pieds et une longue période de réhabilitation. Le skieur de 35 ans reconnaît avoir encore un peu de peine à marcher, surtout sur de longues distances. Mais ayant effectué ses premiers virages sur la neige en septembre, il a pu passer à la prochaine étape entre les piquets cette semaine à Sölden, quoique sur des pistes encore modérées. Une victoire déjà en soi pour le médaillé de bronze de Saint-Moritz.


En vrac…

  • Marlies et Benni. Une vidéo montrant un champion entre les piquets et une phrase énigmatique laissant présager un nouveau projet: il n’en faut pas plus ces jours-ci pour alimenter la rumeur d’un comeback. Ou se faire un joli coup de pub, en profitant de l’engouement autour de Lindsey Vonn et Marcel Hirscher. Des teasers publiés par Marlies (anciennement Schild) et Benjamin Raich sur leurs réseaux sociaux cette semaine ont en tout cas attiré beaucoup d’attention. Les vidéos les montrent enfilant leurs combinaisons et s’élançant entre les portes. Avec le message: « On prépare quelque chose. On se réjouit de vous en dire plus très bientôt », accompagné des hashtags « nouveau chapitre » et « de retour entre les portes ». Marlies Schild a pris sa retraite en 2014 et son mari un an plus tard. Mais le couple Raich, qui a trois enfants, ne s’est jamais éloigné du Cirque blanc, les deux champions travaillant comme experts à la télévision autrichienne ORF. Les révélations sur leur nouveau projet sont attendues vendredi matin.

  • Des œufs et des crayons. L’allemand est truffé d’expressions cocasses et à Levi, on a pu en entendre des belles de la part des Autrichiens, quoique pas toujours traduites correctement. Katharina Truppe, frustrée, a lâché après une 2e manche ratée: « Je suis descendue comme un crayon ». L’entraîneur des dames Roland Assinger, comparant la performance de ses skieuses à l’imbattable Mikaela Shiffrin, s’est résigné: « actuellement, on s’accroche tout juste à ses jupons ». Et d’ajouter que depuis leur arrivée à Levi, ses athlètes « avaient un ver » (imaginez un ver dans une pomme, bref ça ne va pas). Marcel Hirscher a enfin décrit son week-end comme « not quite the yellow of the egg » (en français: pas vraiment le jaune d’œuf). Une expression pas du tout correcte en anglais mais qui vient tout droit de l’allemand: « es war nicht das Gelbe vom Ei », c’est-à-dire que ce n’était pas génial. Un clin d’œil peut-être à l’ancien footballeur allemand Lothar Matthäus, qui aurait employé l’expression en anglais lors d’une interview. La phrase a depuis été adoptée en allemand comme blague.

  • Une statistique folle. Après deux courses, les techniciennes autrichiennes comptent déjà deux podiums cet hiver, le même bilan que sur toute la saison dernière. Avec la 3e place de Julia Scheib à Sölden et la 2e place de Katharina Liensberger à Levi, elles ont même fait mieux que les deux 3e places du précédent exercice. Un signe que des temps meilleurs arrivent?
  • Un trop-plein de champions. Alors qu’on se demande depuis plusieurs saisons où est la relève en ski alpin chez les Autrichiens, les entraîneurs de l’équipe de saut à ski ont le problème inverse: « Nous avons trop de bons sauteurs », a noté Andreas Widhölzl en ce début de saison. Stefan Kraft a remporté son 3e gros Globe l’hiver dernier avec 13 victoires et une énorme marge. Jan Hörl et Daniel Huber ont chacun signé deux victoires, et Daniel Tschofenig et Michael Hayböck sont tous les deux montés sur le podium. Avec Manuel Fettner, ce sont six Autrichiens qui ont fini dans le top 15 du classement général tandis que le jeune espoir Stephan Embacher a aussi montré de belles choses. « Nous pouvons partir avec de bonnes sensations », s’est réjouit Andreas Widhölzl. Le premier test sera à Lillehammer ce week-end.

Sim Sim Wissgott, Vienne