« Enfin! », s’exclame Corinne Suter dans l’aire d’arrivée du super-G de Lake Louise. Il a fallu patienter ce qui pourrait être la toute dernière compétition organisée dans la station de l’Alberta – un conflit financier existe entre la FIS, la Fédération canadienne de ski et les organisateurs -, pour que la Schwytzoise inscrive son nom au palmarès. « J’ai toujours aimé ce lieu, mais jusqu’ici, j’ai dû me battre pour enfin y remporter une victoire. » Les larmes de joie qui perlent sur son visage au moment où résonne l’hymne national ne trompe pas sur la joie de la Suissesse.

Affublée de son chapeau de cowboy, Corinne Suter a vaincu le signe indien. Avant de lever les bras ce dimanche, la championne olympique avait en effet collectionné cinq podiums au pieds des Rocheuses, soit près d’un quart de ses top 3 en Coupe du monde. Et ce dimanche, la skieuse helvétique a glané son cinquième succès en carrière avec la manière qui plus est, même si elle a tremblé au moment où elle voyait l’Autrichienne Cornelia Hütter lui glisser derrière pour un souffle (+0 »02). « Les centièmes étaient de mon côté cette fois-ci et j’en suis reconnaissante », fait-elle référence aux quatre malheureux petits centièmes qui la séparaient de la victoire vendredi lors de la première descente. « C’était encore une fois extrêmement serré aujourd’hui. Mais j’ai pris du plaisir sur cette course. Lorsque je skiais, je sentais que j’étais rapide. »

Malgré le soleil qui brillait allègrement sur le parc national de Banff, les conditions de course n’étaient guère aisées pour les skieuses. « Le contraste entre les zones ombragées et ensoleillées était grand. Sans compter qu’il y avait de nombreux mouvements de terrain qui restaient des deux descentes. C’était très difficile à gérer d’autant plus que je pensais qu’il y aurait plus de vitesse après la reconnaissance. » Et la Suissesse l’a géré à la perfection, notamment dans le mur de la piste Lindsey Vonn qui n’est jamais facile à skier.

Un changement de serviceman bénéfique

Avec trois podiums lors de ses trois premières courses de l’hiver, Corinne Suter a parfaitement lancé sa saison. « C’est parfait. Je n’aurais pu espérer mieux, car j’avais certaines attentes avant que cela ne commence », poursuit la skieuse qui s’était mis un brin de pression durant la semaine précédant ces premiers rendez-vous de vitesse. « J’étais davantage nerveuse que d’habitude », avoue-t-elle. En raison notamment de son changement de serviceman durant l’été, en engageant Stephan Berthold, qui a notamment travaillé par le passé avec Aleksander Aamodt Kilde, dans le plus d’être encore plus compétitive qu’elle ne l’était déjà. « Tout s’est très bien déroulé. Déjà lors des entraînements, et cet excellent sentiment a pu se confirmer en course. Je suis heureuse et je prends tout le positif avec moi pour les prochaines compétitions. »

La suite du programme pour Corinne Suter, ce sera une descente et un super-G à Saint-Moritz, devant un public acquis à la cause de la championne olympique. « Je me réjouis surtout d’y disputer une descente, car cela fait plusieurs années que nous n’en avons plus eue là-bas sur un parcours qui est vraiment cool. » Mais avant de prendre la direction des Grisons, elle profitera de quelques jours de repos à son retour en Europe puisque la semaine prochaine, les techniciennes seront en lice à Sestrières.

Johan Tachet, Lake Louise