Après une première avortée à Zermatt/Cervinia et une occasion manquée à Bormio, Christophe Torrent va vivre son baptême du feu en Coupe du monde samedi sur la mythique Streif. Un décor de rêve et un public en délire attendent le Valaisan, prêt à en découdre avec la plus belle des épreuves du Cirque blanc. Contacté vendredi après avoir appris sa sélection pour la course, le skieur d’Arbaz ne veut pas se mettre de pression, mais profiter de cette première.

Christophe Torrent, quelle a été votre réaction au moment d’apprendre votre sélection pour la descente de Kitzbühel samedi?

C’est top! Je suis content. La Streif, c’est mythique. Pouvoir réaliser une première Coupe du monde, ici, sur cette piste c’est incroyable. C’est une double récompense.

Vous attendiez-vous à cette convocation après ne pas avoir été retenu pour la course ce vendredi?

Pas vraiment, même si j’avais montré des bonnes choses lors de l’entraînement qualificatif avant ma faute. J’avais le 10e temps à mi-parcours. Les entraîneurs m’ont dit de me tenir prêt, au cas-où. Je suis resté concentré. Je n’avais plus le sort entre mes mains et ce n’était pas facile à gérer.

Lors de cet entraînement qualificatif mercredi, on vous a vu frustré à l’arrivée. Mais vous auriez pu vous faire très mal après votre frayeur lorsque vous êtes allé chatouiller les filets de sécurité?

Oui, il y avait beaucoup de frustration car j’ai senti que j’allais vite. Après, avec le recul, je suis surtout content d’être en bonne santé. Cela fait partie de l’expérience. En descente, on prend des risques. Mais je ressors plus fort de cette expérience, je sais que mon corps a bien réagi.

Une première à Kitzbühel, ce n’est pas effrayant?

Je la trouve vraiment belle cette piste. Si je la compare à celle Bormio, où c’est un combat de haut en bas (ndlr: Christophe Torrent avait pris part aux entraînements sur la Stelvio durant les Fêtes de fin d’année), ici la piste est découpée en trois parties de différents degrés de difficulté. Le haut est raide et impressionnant. Au milieu, c’est une belle section avec des sauts qui ressemblent à une piste difficile de Coupe d’Europe. Puis la dernière est aussi impressionnante avec la Traverse. Je l’apprécie beaucoup, cette Streif. J’y prends du plaisir et elle est très tactique. Contrairement à Bormio encore, ici il y a plusieurs choix de lignes.

Dans quel état d’esprit abordez-vous cette première? Avec de l’appréhension, de l’excitation?

C’est un mélange de plein d’émotions. Il y a un peu d’appréhension, c’est normal, c’est ma première Coupe du monde et je descends la Streif. Mais je suis serein jusqu’au moment où je vais franchir la ligne d’arrivée.

Arrivez-vous à vous fixer un objectif?

Je n’en ai aucun. Je vais faire de mon mieux et si j’y parviens, je sais que je peux être rapide. Lorsque l’on s’élance la première fois en Coupe du monde, c’est dur de savoir où on se situe.

Johan Tachet