Son contact avec la Coupe du monde se résumait jusqu’ici à un entraînement de descente à Zermatt/Cervinia en novembre. Mais s’il avait obtenu son ticket pour la “facile” descente valaisanno-valdôtaine, Christophe Torrent avait dû, comme l’ensemble du Cirque blanc, rentrer bredouille du pied du Cervin. Ce mardi, à Bormio, il a vécu un vrai baptême du feu, sur une piste réputée comme l’une des plus compliquées du circuit, qui plus est particulièrement verglacée.

“Dans l’ensemble, je dirais que c’était plus simple que ce que je m’étais imaginé après la reconnaissance, précise, satisfait, le Valaisan. Je suis vraiment content car je me dis que si à Bormio, je sens que ce n’était pas trop difficile pour moi, je suis capable de skier partout, sur toutes les pistes de Coupe du monde. C’est un enseignement très important mentalement car je ne savais pas trop à quoi m’attendre.” Christophe Torrent a pris la 59e place, à près de 5 seconde du plus rapide Cyprien Sarrazin lors de ce premier entraînement.

“Une énorme marge de progression”

La marche énorme qui existe entre la Coupe d’Europe et la Coupe du monde ne fait pas peur au skieur de 24 ans. “C’est très différent mais je pense que les pistes de l’élite me conviennent plutôt bien grâce à mes qualités, lâche-t-il sans arrogance aucune. Techniquement, je suis solide et sur des pistes raides et verglacées, c’est là que je parviens à m’exprimer au mieux.” De quoi réussir à se faire une place au soleil ce mercredi, alors que les temps qui compteront pour les entraîneurs seront ceux enregistrés au 4e ou 5e intermédiaire, afin de ne pas “griller” les athlètes avant la descente de jeudi? “Je vais tout donner et advienne que pourra, explique l’athlète sponsorisé par sa station d’Anzère. Mardi, c’était plutôt un test, une découverte. Je pense que j’ai une énorme marge de progression, ce qui est très positif.”

S’il doit se battre ce mercredi lors du deuxième entraînement pour l’un des deux derniers tickets disponibles pour la descente avec Arnaud Boisset, Ralph Weber et Lars Rösti, Christophe Torrent a pu profiter de cette sélection comme un cadeau de Noël. “J’ai passé Noël à la maison mais c’est vrai que c’était un peu court car on a dû partir le 25 au matin, rigole-t-il. Mais certains ont en l’habitude.” Le Valaisan avait demandé à être averti quelque peu à l’avance de son éventuelle sélection, afin de s’organiser et de se préparer tant physiquement que mentalement à l’avance. Il a ainsi appris le choix de entraîneurs le 20 décembre. “Venir à Bormio, ce n’est pas n’importe quoi, précise-t-il. Il faut se préparer en amont. “

Les problèmes de dos derrière lui

Perturbé au début du mois de décembre par des problèmes de dos, Christophe Torrent est désormais totalement remis. “C’était uniquement des tensions musculaires, j’étais bloqué, mais je n’ai désormais plus aucune douleur”, se réjouit le skieur d’Arbaz, qui a effectué une semaine de pause après l’annulation du super-G de Coupe d’Europe de Zinal, le 8 décembre. “À ce moment, j’étais assez content que la course soit annulée car je n’étais pas forcément prêt, sourit-il. Et au retour de cette pause durant laquelle j’ai pu détendre ma musculature, j’ai pu skier libéré.”

De quoi prendre de solides 13e et 9e places lors des descentes de Santa Caterina, sur une piste qui n’est pas forcément la plus favorable à ses capacités.

Laurent Morel, Bormio