Le week-end sera long en Engadine et les reports risquent bien de s’enchaîner à Saint-Moritz, où les flocons ont commencé à tomber vendredi matin. Comme la plupart du pays, la station grisonne devrait recevoir passablement de précipitations au cours des prochaines heures qui mettront en grand danger les deux super-G programmés samedi et dimanche. “On attend énormément de neige sur l’Engadine, confirme Frédéric Glassey, directeur de la météorologie pour meteonews. Ça va tomber principalement aujourd’hui.”

L’expert ne se montre pas optimiste pour les courses de ce week-end. “Les modèles prévoient entre 70 cm et 1 mètre de neige jusqu’à demain avant la course, poursuit-il. Ça va être très compliqué de préparer la piste.” Et la situation ne devrait guère s’améliorer: “Ça ne se calme pas vraiment. Les précipitations seront moins intenses même s’il y aura encore pas mal de neige dans la nuit de samedi à dimanche, mais la visibilité sera mauvaise ou quasiment nulle. Comme il n’y a pas d’arbres et peu de repères autour de la Corviglia, ça s’annonce mal. Les courses de Saint-Moritz sont en grand danger.”

Les géants masculins également en danger

Et la possibilité de repousser une course à lundi n’est pas forcément possible non plus. “Il va neiger jusqu’à lundi, la situation ne sera pas forcément meilleure”, avoue le météorologue, pessimiste également pour les géants de Santa Caterina (ITA), prévus ce week-end. “Les conditions seront à peu près les mêmes, lâche Frédéric Glassey. Peut-être que pour un géant, cela sera un petit peu moins compliqué.” Finalement, des courses à Val d’Isère comme prévu initialement auraient été plus simples. “Il a neigé, mais pas trop et les conditions seront bien meilleures, rappelle l’expert. Et c’est dommage que ces courses n’aient pas lieu 3 ou 4 jours plus tard. On aurait eu droit à des paysages de cartes postales.”

En Suisse romande, la neige devrait aussi tomber ces prochaines heures, en quantité moindre, notamment en Valais. “La vallée de Conches et le Simplon vont bien ramasser, mais les autres régions, à l’image de Montana ou Veysonnaz beaucoup moins. Un phénomène de foehn va limiter les précipitations. Le point positif, c’est que les températures restent suffisamment froides pour produire de la neige.”

Pas de tendance à long terme

Enfin, Frédéric Glassey explique encore qu’il est impossible de faire des prévisions sur le long terme: “Les tendances saisonnières ne sont pas du tout fiables actuellement. Aucun scénario ne fait l’unanimité, c’est trop tôt”. Dans une saison plus compliquée que jamais, pandémie de Covid-19 oblige, la patience est plus que jamais la mère des vertus.

Laurent Morel, Saint-Moritz