La Birds of Prey a revêtu ses habits enneigés. Elle est prête à accueillir les meilleurs spécialistes de vitesse de la planète dès aujourd’hui, avec les entraînements des descentes. Toutefois, Yannick Chabloz va devoir encore patienter avant de découvrir pour la première fois la mythique piste de Beaver Creek. Le Nidwaldo-Vaudois a dû renoncer au déplacement dans le Colorado après avoir connu des douleurs au dos la semaine dernière en camp d’entraînement à Panorama. “J’ai connu des problèmes dès le premier jour au Canada”, concède-t-il. “Je n’ai pas pu m’entraîner comme je l’espérais. Après une semaine d’entraînement, je ne me sentais pas prêt à affronter une piste aussi engagée que celle de Beaver Creek, qui l’est bien plus que celle de Zermatt, et que je ne connais pas.”

Au moment où ses compères d’entraînement, dont Arnaud Boisset, ont traversé la frontière pour rejoindre les hauteurs de Vail, Yannick Chabloz est sagement rentré à la maison. “Je voulais faire deux ou trois contrôles pour mon dos et trouver des solutions. Et là, je vais reprendre tranquillement l’entraînement.” Le skieur de Benckenried entend lancer sa saison sur les pistes de Zinal où un géant et un super-G de Coupe d’Europe sont au programme les 7 et 8 décembre prochains.

Surmonter mentalement les blessures

“Terminer dans le top 3 en Coupe d’Europe en descente serait un objectif cet hiver, si je ne parvenais pas à revenir sur la Coupe du monde”, assurait l’athlète de 24 ans, avant les courses annulées à Zermatt/Cervinia. D’autant plus que Yannick Chabloz certifie avoir passé un bon été. “J’ai très bien pu m’entraîner physiquement et mentalement cela va très bien aussi, même si inconsciemment, encore, il y a un petit blocage.” Un blocage qui résulte de ses deux grosses chutes aux Jeux de Pékin, lorsqu’il s’était fracturé l’avant-bras gauche, et à l’entraînement à Bormio l’hiver dernier, où il a été victime de plusieurs fractures de vertèbres thoraciques. “Je sais qu’avec le temps et les kilomètres, je vais surmonter tout cela.”

D’autant plus que Yannick Chabloz, et ce même s’il était présent à Zermatt pour le coup d’envoi avorté de la Coupe du monde de descente, entend ne pas se précipiter non plus les choses. “Comme la confiance n’est pas encore à 100%, je ne veux pas me mettre de pression et brûler les étapes comme la saison dernière.” Ses problèmes de dos le lui ont rappelé que patience est mère de vertu. “C’est la merde, mais j’ai vu pire”, poursuit-il. “J’espère que ce sera le dernier petit pépin et que je puisse montrer ce que je sais faire.”

Johan Tachet/LMO