Après Wengen et Kitzbühel, et quelques jours avant les super-G de Cortina d’Ampezzo, Justin Murisier va troquer ses skis de vitesse pour ceux de géant ce mercredi à Schladming. Passer de lattes de plus de deux mètres à des skis de technique bien plus courts n’est pas une sinécure pour tous les athlètes du Cirque blanc. “Ce n’est vraiment pas évident à “switcher”, sachant que l’on n’a pas vraiment eu le temps de s’entraîner ces derniers temps en géant”, concède Justin Murisier.

Ce n’est que ce mardi à Reiteralm que le Valaisan, brillant 12e et 18e lors des descentes sur la Streif de Kitzbühel, s’est entraîné à nouveau dans sa spécialité. Avec beaucoup de plaisir. “Remettre les skis de géant est une parenthèse bienvenue. Je me réjouis à chaque fois, même si c’est une discipline qui n’est pas idéale pour mes genoux après mon opération”, assure le skieur bagnard qui avait dû passer sur le billard au tout début de l’automne pour soigner une hernie discale.

Des bonnes sensations malgré des éliminations

“Je sais que je suis plus instable sur les skis, compte tenu de cette opération. Du coup, je savais aussi que ça n’allait pas être évident et je ne m’apitoie pas sur mon sort. Mais mes éliminations me touchent moins que d’habitude.” Au contraire, Justin Murisier se sent bien sur ses skis de géant. “J’avais de bonnes courbes lors de ces courses et je sais que je terminais dans le top 10 si j’étais à l’arrivée. Au final, je n’ai pas perdu grand-chose. Cela va être intéressant de voir où je me situe à Schladming.”

Dans un coin de la tête, il y a la qualification mondiale à assurer pour le Valaisan qui a déjà son ticket pour les Championnats du monde de Courchevel/Méribel, mais en descente et en super-G après ses résultats probants en vitesse cet hiver. “Bien sûr que cela me traverse l’esprit, je sais que je dois passer la ligne d’arrivée, mais c’est également important dans l’optique de conserver des bons dossards.”

Une première depuis 2017 dans la nuit

Et ce géant de Schladming aura la particularité d’être disputé en nocturne. Outre les Mondiaux d’Åre en 2019, c’est la première fois depuis un géant en 2014, toujours disputé dans la station suédoise, que les hommes skieront de nuit en Coupe du monde. Et naturellement, les athlètes, qui n’en ont pas l’habitude, ont leurs repères brouillés. “Le timing est chamboulé. On doit adapter la préparation”, explique Justin Murisier qui n’a plus skié de nuit sur le Cirque blanc depuis un slalom à Madonna di Campiglio en décembre 2017.

Ainsi, le Valaisan n’a pas hésité à demander des conseils à ses potes slalomeurs pour aborder au mieux l’épreuve sous le clair de lune. “C’est intéressant de savoir comment ils se préparent la veille et le matin de la course, notamment au niveau de la nutrition et de la condition physique. Est-ce qu’ils s’adaptent ou conservent leur routine? Mangent-ils comme il faut à midi ou non, avec le risque d’avoir un coup de barre entre les deux manches?”

Des questions importantes pour briller de mille feux sous les projecteurs de la Planai.

Johan Tachet, Schladming