Même si les résultats obtenus tant chez les dames que chez les messieurs n’ont pas été tout à fait ceux escomptés, Urs Lehmann avait le sourire à l’issue du premier week-end de Coupe du monde de la saison. Les promesses de ses athlètes, tant en ski alpin que dans les autres disciplines d’ailleurs, lui permettent de voir l’avenir avec sérénité.

Urs Lehmann, quel bilan peut-on tirer de ce premier week-end de Coupe du monde?

On a pu voir qu’on a une très belle équipe de géant, chez les messieurs avant tout. Mais même chez les dames, il y a eu quatre Suissesses dans les 16. Ce n’est pas mal non plus. Lara (ndlr: Gut-Behrami) revient, Michelle (Gisin) qui fait son meilleur résultat, c’est vraiment bien. Bien sûr que ça n’a pas joué pour Loïc (Meillard) et Marco (Odermatt) en 2e manche, mais ça peut arriver dans le sport. L’important, c’était de montrer qu’on est là, et c’est réussi. Et il faut aussi souligner que la façon dont skient les Français est très impressionnante.

Et pour les autres disciplines, que peut-on dire?

C’est encore un petit peu tôt, mais la préparation a été bonne et on n’a pas trop de blessés. On est très confiants pour l’hiver à venir.

Sans Mondiaux (biathlon et vol à ski excepté), la saison est un peu spéciale. Comment gère-t-on cela? C’est un hiver de transition?

On pourrait le voir comme ça, mais dans le sport, on veut toujours être au top. Si on est au départ à Sölden, c’est pour gagner. On est là pour remporter des courses, faire des podiums, pour se montrer. On a les athlètes, les entraîneurs et tout ce qu’il faut pour être tout devant. On a réellement bien progressé ces dernières années et on veut continuer sur notre lancée. Après, c’est clair qu’on pense déjà à la saison prochaine. On veut faire des médailles un peu partout.

La saison passée a été assez extraordinaire pour Swiss Ski. L’idée, c’est de poursuivre sur cette voie?

Le niveau est très haut et ce n’est pas toujours simple de le conserver mais on veut continuer sur ce chemin, oui. On a la chance d’avoir pu conserver la plupart de nos entraîneurs et d’avoir de jeunes athlètes prometteurs. J’ai confiance en notre équipe.

En plus d’être solides, les athlètes sont pour la plupart accessibles et sympathiques.

Oui, on a de la chance. Marco, Loïc et même Beat (Feuz) sont des perles pour la famille du ski suisse, pour les sponsors et pour le public bien sûr. C’est important d’avoir des personnages. Michelle, Wendy (Holdener) et Mélanie (Meillard), c’est pareil. Je pense que les entraîneurs leurs donnent des valeurs, c’est important afin de garder les pieds sur terre.

La plupart des sportifs tentent également de s’exprimer dans une ou plusieurs langues nationales qui ne sont pas les leurs. C’est quelque chose que vous encouragez?

Oui, on pousse dans ce sens. Il ne faut pas oublier qu’ils deviennent des idoles pour les jeunes. Pour être un champion, c’est très important de gagner, mais ça ne suffit pas. Il faut aussi être bon à côté de la piste.

La station qui organisera les Mondiaux de ski alpin 2025 sera élue au printemps prochain. Où en est la candidature de Crans-Montana?

Je peux vous rassurer. On pousse très fort et on a la chance d’avoir des liens étroits avec les décideurs. On sait à quoi s’en tenir. On a toujours dit que ça allait être extrêmement difficile pour 2025, car il faut souvent plusieurs essais avant d’y arriver et Saalbach (déjà candidate pour 2023) est en pole position. Mais je suis très optimiste pour 2027.

Laurent Morel, de retour de Sölden