Ramon Zenhäusern, c’est… un skieur qui culmine à deux mètres, se jouant souvent de sa grande taille et qui en profite à merveille dans sa manière de skier. Le géant de Bürchen est né il y a 25 ans dans le Haut-Valais, qu’il apprécie et auquel il tient particulièrement.

Ramon Zenhäusern, c’est… la gentillesse incarnée mais aussi quelqu’un de réservé, même s’il a appris à se défaire de sa timidité. “Il y a 7 ans, Andre Myhrer s’entraînait dans la même station que moi en Suisse. C’était mon idole, mais je n’osais pas aller le saluer, a raconté le vainqueur du City Event de Stockholm a propos de celui qu’il a battu en finale. Mon père et alors allé lui parler et j’ai ensuite pu m’en approcher.” Le Suédois a apprécié l’anecdote.

Ramon Zenhäusern, c’est… une perle avec les journalistes. Même lorsque les résultats ne suivaient pas, il n’a jamais rechigné à se présenter devant la presse. Et alors que de nombreux skieurs préfèrent s’exprimer dans leur langue, le skieur de 25 ans s’exécute sans sourciller en français, analysant ses courses avec franchise.

Ramon Zenhäusern, c’est… désormais une personnalité en Suisse. “Mon Natel affiche 99 messages mais c’est la limite car il y en a bien plus”, rigolait-il quelques dizaines de minutes après sa victoire à Stockholm. Il a pris soin de répondre à sa famille et de poster un message pour ses fans sur les réseaux sociaux. Il n’a pas oublié non plus de téléphoner à son père, par ailleurs journaliste pour la radio locale Radio Rottu Oberwallis, ni rechigné à répondre par téléphones à quelques médias restés en Suisse. Et dire qu’en début de saison, il n’avait pas de sponsor sur le front…

Ramon Zenhäusern, c’est… aussi une nouvelle marque de fabrique. Comme à Wengen, lorsqu’il avait pris une surprenante 4e place (son meilleur résultat jusqu’ici), le skieur de Bürchen a lancé ses bâtons de joie dans l’aire d’arrivée de Stockholm. Il y avait le lancer de ski de Didier Cuche, il y a désormais le lancer de bâtons de Ramon Zenhäusern.

Ramon Zenhäusern, c’est… quelqu’un de raisonnable. Il n’a pas prévu de boire des bières pour fêter sa victoire mais plutôt de rester tranquillement dans sa chambre d’hôtel, notamment pour soigner un léger rhume, sans toutefois oublier de payer une tournée à l’équipe. Lui reste focalisé sur son examen universitaire d’économie de lundi qu’il doit réussir pour partir l’esprit tranquille aux Jeux olympiques.

Ramon Zenhäusern, c’est… un des outsiders pour les Jeux olympiques. Avec la confiance qu’il a accumulé ces dernières semaines, rien ne semble pouvoir arrêter celui qui est désormais 7e de la Coupe du monde de slalom. Alors le retrouver sur le podium en slalom à PyeongChang ne relève pas de l’utopie. Et sinon, il tentera d’aller grignoter une médaille lors du Team Event. Ce qui est certain, c’est qu’il connaît déjà la piste puisqu’il est allé y disputer une course FIS en fin de saison passée avec l’équipe de Suisse.

Ramon Zenhäusern, c’est… le roi de l’entraînement. Ses coachs et ses coéquipiers à savoir Daniel Yule et Luca Aerni notamment le disent. Le Valaisan explose tous les chronomètres en préparation. Il n’avait jusqu’à dernièrement pas connu le déclic en course. C’est désormais chose faite, et de fort belle manière.

Laurent Morel, Stockholm