Très ému lorsque l’hymne national a retenti à Stockholm, Ramon Zenhäusern peinait peut-être à réaliser qu’il venait de fêter sa première victoire en Coupe du monde. Le sourire jusqu’aux oreilles tout au long de la soirée, il n’a pas rechigné à répondre à quelques questions. Le Haut-Valaisan a pu profiter de ces moments de joie intenses avant de se remettre derrière les cahiers. Il doit en effet encore étudier pour un dernier examen universitaire avant de partir aux Jeux olympiques. Son décollage pour la Corée est agendé au 9 février.
Ramon Zenhäusern, on vous sent très ému après cette victoire.
Oui, c’est incroyable. Un premier succès pour mon premier City Event, c’est fou.
Vous pensiez que c’était possible?
Pas vraiment. Je savais que je pouvais skier très vite, mais il faut que la tête suive, savoir rester concentré. En finale, c’était pas facile, tout le public criait « Myhrer, Myhrer ». Je n’entendais que ça dans le portillon de départ. J’ai dû rester calme et me concentrer sur mon ski. Je suis très fier d’avoir réussi à montrer mon meilleur ski.
Vous ne vous êtes quasiment jamais entraîné dans la discipline. Pourtant, Luca Aerni nous a signifié que vous étiez très rapide en préparation.
C’est vrai que c’est assez hallucinant. Je me suis entraîné une fois à Reiteralm juste après Schladming et hier soir sur la piste de Stockholm pour la 2e fois. C’est tout. Je n’ai fait que deux entraînements où j’ai tapé les piquets, oui.
Cette technique de boxer les piquets, c’est important?
J’aime bien ça, mais je n’avais pas de référence auparavant. Je ne savais pas comment ça se passait sur les sauts notamment. Au début, j’étais un peu hésitant mais j’ai pris de la confiance au fur et à mesure.
Si on vous avait dit que vous alliez gagner une course de Coupe du monde au début de l’hiver, vous y auriez cru?
Non, je savais que j’en avais le potentiel car je vais très vite à l’entraînement, mais de là à concrétiser… C’est grâce aussi à un grand travail d’équipe de la part de Matteo Joris et Thierry Meynet notamment et aussi de mon serviceman. Plusieurs choses ont fonctionné à merveille.
Vous avez engrangé un maximum de confiance avant les Jeux olympiques.
Oui, mais d’abord je vais profiter de cette victoire ce soir, fêter encore un peu. Je n’y pense pas encore vraiment, mais je me réjouis de cet événement.
En Corée, il y aura d’ailleurs le Team Event, qui se dispute dans un format similaire à l’épreuve de ce soir. Y pensez-vous?
C’est bien car j’imagine que j’ai décroché ma qualification ce soir du coup. Je suis très fier de pouvoir y participer, pour représenter la Suisse. On va avoir une équipe très forte, avec notamment Wendy (Holdener).
On a l’impression que vous n’avez plus de limites désormais.
En effet, c’est super. Je me sens libéré dans la tête.
Allez-vous boire une bière pour fêtez ça?
Non, je ne crois pas. Je ne bois pas vraiment et j’ai déjà eu beaucoup d’émotions positives ce soir.
Laurent Morel, Stockholm