Comme l’été dernier à Tokyo, deux Suisses devraient être retenus afin de porter le drapeau lors de la cérémonie d’ouvertures des Jeux olympiques de Pékin, vendredi 4 février prochain. Le nom des athlètes à qui reviendra l’honneur de mener la délégation helvétique dans le fameux “Nid d’oiseau” de la capitale chinoise reste un mystère. Pourtant, il est déjà possible de se faire une petite idée sur les prétendants au rôle symbolique.

Chez les dames, le choix devrait se porter sur une médaillée ou sur une athlète populaire. Et plusieurs noms sortent du lot, à commencer par les médaillées des derniers Jeux olympiques, à PyeongChang en 2018. On pense notamment à Sarah Höfflin, dorée en Corée du Sud ou à sa dauphine Mathilde Gremaud, qui à seulement 21 ans est populaire dans tout le pays, grâce à un sport (le freeski) jeune. Les deux femmes auront deux chances de médaille à Pékin puisqu’en plus du slopestyle, le Big Air fait son apparition cette année. Et ce Big Air justement se disputera sur le tremplin permanent de Shougang les 7 et 8 février dans la capitale chinoise, peu de temps après la cérémonie d’ouverture.

Sarah Höfflin ou Mathilde Gremaud auront-elle l’honneur d’ouvrir la délégation suisse à Pékin? (Laurent Salino/Zoom)

Michelle Gisin, gênée par un programme chargé

Autre médaillée d’or il y a quatre ans, Michelle Gisin est également très populaire dans tous les coins du pays et ferait une prétendante logique au rôle de porte-drapeau. Sauf que l’Obwaldienne sort d’une mononucléose et aura un programme gargantuesque en Chine. Difficile de l’imaginer porter le fanion helvétique durant de longues minutes, même si la cérémonie devrait durer moins de deux heures. A noter que la première épreuve féminine de ski alpin (le géant) n’aura lieu que le lundi 7. Il n’est dès lors pas impossible d’imaginer, si ce n’est Michelle Gisin, Wendy Holdener ou Lara Gut-Behrami s’immiscer dans la liste des prétendantes.

Deux autres noms pourraient encore s’ajouter à la liste, à savoir ceux de Patrizia Kummer et de Fanny Smith. La Valaisanne, championne olympique en 2014, avait porté le drapeau suisse lors de la cérémonie de clôture à Sotchi. Pas de problème de date ou d’adaptation pour elle, puisqu’elle effectue actuellement sa quarantaine de 21 jours dans un hôtel de Pékin, car elle n’est pas vaccinée. Pour Fanny Smith en revanche, l’idée semble plus saugrenue. Les épreuves de skicross n’auront lieu que le 17 février et les athlètes suisses ne seront pas forcément déjà présents pour l’ouverture puisqu’ils ont prévu de s’entraîner à Laax au cours des prochaines semaines. De plus, la Vaudoise souffre d’un genou et elle met actuellement l’accent sur la récupération. Mais en terme de cérémonie, elle s’y connaît puisqu’elle avait participé à l’ouverture des Jeux olympiques de la Jeunesse dans la Vaudoise aréna de Lausanne en 2020.

Nevin Galmarini plutôt qu’un skieur

Côté masculin, les prétendants sont probablement moins nombreux. Deux Suisses ont remporté l’or à PyeongChang il y a quatre ans: Dario Cologna et Nevin Galmarini. Le fondeur, qui dispute sa dernière saison, a déjà porté le drapeau suisse lors de la cérémonie d’ouverture en Corée du Sud et de celle de clôture il y a 12 ans à Vancouver. Son palmarès (4 titres olympiques) parle pour lui, mais Swiss Olympic préfère en général varier les plaisir. Le snowboardeur semble lui plus à même d’effectuer la glorieuse tâche. Médaillé d’argent il y a huit ans à Sotchi, il avait décroché l’or sur la neige coréenne. Les épreuves de snowboard alpin sont prévues le mardi 8. Nevin Galmarini sera déjà sur place et il aura quelques jours pour récupérer. Un choix presque logique donc si l’on excepte l’assez faible popularité de sa discipline.

En terme de popularité, le hockey sur glace ou le ski alpin sont en effet à un autre niveau. Mais les joueurs de NHL n’étant pas présents à Pékin, difficile d’imaginer un spécialiste d’un sport d’équipe avoir un rôle lors de la cérémonie d’ouverture. A moins qu’un curleur entre dans la danse. Quant au ski alpin, les spécialistes de vitesse seront focalisés sur la descente olympique programmée le dimanche 6. Et les entraînements commencent déjà le jeudi 3. Compliqué donc de penser à Beat Feuz ou Marco Odermatt. Un slalomeur? Pourquoi pas Ramon Zenhäusern, double médaillé olympique à PyeongChang. Le Haut-Valaisan, très apprécié également en Suisse romande, avait déjà porté le drapeau en clôture il y a quatre ans. Reste que les techniciens skieront en deuxième semaine et ne seront peut-être pas encore présents en Chine.

Simon Ammann pour sa dernière?

Enfin, un dernier nom ressort, celui de Simon Ammann. La légende saint-galloise du saut à ski s’apprête à disputer ses septièmes Jeux olympiques et ses quatre médailles d’or parlent évidemment pour lui. Mais là encore, le programme ne parle pas en sa faveur. Les qualifications pour le concours sur le tremplin normal sont prévues dès le samedi 5 à Zhangjiakou, à environ deux heures de Pékin. Et le sauteur du Toggenburg, qui a quelque peu perdu de sa superbe depuis quelques saison, a déjà eu droit à cet honneur en 2014.

Quant à la vasque olympique, notre petit doigt nous dit qu’une jeune Chinoise très occidentalisée et spécialiste du freeski pourrait être sur le devant de la scène. Mais nous y reviendront dans un prochain article…

Laurent Morel/JT