La Skating Arena a fait le plein en ce lundi. Dans les travées de Malley 2.0, les nombreux spectateurs acclament comme de véritables stars Alexia Turunen et Thibault Métraux au moment où le nom des deux Suisses est scandé par le speaker. La Valaisanne (15 ans) et le Vaudois (18 ans) sont les deux seuls athlètes helvétiques sélectionnés en short track pour ces Jeux olympiques de la Jeunesse où ils y jouent aussi un rôle d’ambassadeurs de leur discipline auprès du public suisse. “On sent que les gens ont envie de connaître ce sport. Ces JOJ offre une belle vitrine au short track dans notre pays”, confie Alexia Turunen.

Du hockey et du patinage artistique au short track

Car le short-track est totalement méconnu en Suisse. Le nombre de clubs se compte à peine sur les doigts d’une main. Le plus grand, celui de Lausanne, ne recense qu’une quinzaine de patineurs. Dans l’histoire olympique, aucun athlète du pays n’a encore jamais participé aux Jeux d’hiver dans la discipline. “Notre but est d’attirer de nouveaux adeptes dans notre club et développer notre sport”, explique Thibaut Métraux qui a une explication rationnelle au manque d’attrait du short track en Suisse. “Le hockey, qui est un sport national, et le patinage sont populaires parmi les sports de glace chez nous. Les jeunes quand ils regardent la télé, jamais ils ne verront du short track. Pourtant avec tous les patineurs que nous avons, il y a du potentiel à exploiter, mais il existe un manque de connaissance sur cette discipline.”

Voir cette publication sur Instagram

1er jour de compétition finie 💪🏼❤️✨

Une publication partagée par Alexia Turunen (@alexiaturunen) le

D’ailleurs, Thibaut Métraux et Alexia Turunen ont débuté sur la glace en hockey, pour le premier, et en patinage artistique, pour la seconde, il y a de cela près de quatre ans. “Je n’avais plus envie de faire du hockey, mais nous avons reçu un mail qui expliquait qu’il y avait des initiations pour monter une équipe pour les JOJ”, se souvient Thibaut Métraux. Pour Alexia Turunen, la voie qui l’a menée à se lancer dans le patinage de vitesse est similaire. “Lorsque j’ai voulu arrêter le patinage artistique, ma coach m’a dit que je devais essayer cette discipline. Au départ, je n’étais pas trop pour, j’étais certaine que je n’allais pas aimé. Aujourd’hui, je m’entraîne sept fois par semaine.”

Un combat à 45 km/h sur la glace

Un cours d’initiation aura suffi aux deux jeunes athlètes romands pour crocher. “On adore la vitesse”, clament-ils d’une seule voix. “Les sensations sont très particulières. On ne fait pas que de tourner en rond”, rigole Thibault Métraux. “C’est un combat, il faut faire sa place puisque l’on court à quatre en même temps. De plus on est proche de la glace, notamment dans les virages.” Sur le petit anneau de glace, les meilleurs athlètes atteignent les 45 km/h sur leurs patins géants dont la lame mesure environ 40 centimètres. 

“Souvent mes copines, qui ne savaient ce qu’était le short-track, quand je leur montrais des vidéos de notre sport, elles me répondais que c’est dangereux. Je leur expliquais que ça l’était un peu, mais que c’était tout aussi génial”, sourit Alexia Turunen qui avoue que certains de ses amis, après l’avoir vue concourir lors de ces Jeux olympique de la Jeunesse, sont tentés à venir tester le sport.

Et gage, qu’à la vue du succès populaire rencontré par le short track dans les tribunes de Malley, le sport pourrait rapidement recenser de nouveaux adeptes en Suisse romande. 

Johan Tachet, Lausanne