“Franchement, je n’étais pas ‘super au top’ hier soir, car j’ai pris le soleil au sommet de la face pendant deux heures et demie.” Maxime Chabloz avoue ne pas trop avoir fêté son succès sur la deuxième étape du Freeride World Tour à Ordino-Arcalis. Vingt-quatre heures après sa performance, le skieur nidwaldo-vaudois commence à prendre conscience de son magnifique exploit pour ce qui était seulement se second drop-in parmi la crème du freeride mondial, après sa 5e place il y a une semaine à Baqueira Beret (ESP). “C’est le début parfait. Je n’ai pas encore la confirmation si je suis qualifié pour les finales, mais je crois avoir fait un bon bout de chemin.” Actuel leader du classement général avec une large avance, il est quasiment certain que le talentueux rider dévalera le Bec des Rosses fin mars pour l’ultime étape du Tour.

Et on se réjouit déjà de le découvrir à Verbier pour l’Xtreme après sa démonstration pyrénéennes. Tout en contrôle, technique, aérien, original, créatif, sur la peu poudreuse face andorane du Pic De Les Planes, l’ancien champion du monde juniors a épaté les juges et la galerie, réalisant un gros backflip et un 360. “J’ai profité de mon numéro de dossard élevé. J’ai pu observer ce que faisaient les autres. Quand j’ai vu que les six premiers partaient sur le cul, je savais que je n’avais pas forcément besoin de réussir un truc de malade pour assurer un top 5, qui était mon objectif afin de prendre de la marge sur le cut des finales.”

L’inspiration espagnole

Qu’importe, Maxime Chabloz a envoyé du lourd, notamment inspiré par l’Espagnol Abel Moga auquel il a emprunté l’idée d’un transfert, qu’il a réalisé à la perfection. “J’avais entendu dire que c’était beau ce qu’Abel avait fait. J’ai alors regardé son run en replay sur le live, et choisi de répéter cet enchaînement sachant que la ligne que j’avais choisie passait dans la même direction.”

A le voir dévaler, le néophyte de 20 ans skie dans la poudreuse tel un routinier. “J’ai la chance d’être capable de choisir facilement une bonne ligne, là où d’autres galèrent à savoir quelle cliff sauter pour mieux scorer, rigole le phénomène du freeride helvétique. Dès que je vois un saut, je sais s’il sera bien ou non. Cela m’a notamment permis d’aller skier une zone où les autres athlètes ne s’étaient pas aventurés avant moi et où il y avait plus d’options à sauter.”

Maxime Chabloz fête son premier succès sur le Freeride World Tour. (Daher/Freeride World Tour)

Les Chabloz ont deux incroyables talents

C’est sous les yeux de son papa Patrick que Maxime a su dévoiler tout son potentiel à la face du monde. “Au départ, ma maman lui a dit de ne pas venir car elle pensait que cela allait me mettre la pression, se marre-t-il. Mais après ma victoire, elle lui a écrit pour lui dire d’aller en Chine!”

Car la famille Chabloz a deux incroyables talents avec Yannick qui participera dès vendredi aux Jeux olympiques de Pékin. “Bravo Max, t’es incroyable, continue comme ça, a d’ailleurs lancé le frangin avant de s’envoler pour l’Empire du Milieu. Ce qu’il réalise, c’est juste complètement fou. Je suis extrêmement fier de lui!” Maxime lui renvoie la pareille. “J’espère qu’il pourra participer au combiné aux Jeux. Je suis vraiment heureux pour lui car il va vivre son rêve olympique et mon frère est connu pour être performant lors des grands événements”, glisse-t-il sous forme de clin d’oeil.

Une escale kitesurf en Colombie avant l’Xtreme de Verbier

En attendant de voir son frère sur les pentes chinoises, Maxime va rentrer en Suisse quelques jours avant de s’envoler pour le Canada et la troisième étape du FWT à Kicking Horse où il skiera “sans pression”. “Je vais surtout chercher à me faire plaisir”. Et comme si la neige ne lui suffisait pas, le prodige tout terrain se rendra ensuite en Colombie pour y disputer une manche de Coupe du monde de kitesurf, avant les finales du Freeride World Tour à Fieberbrunn et à Verbier. “Les dates coïncident parfaitement. J’adore cela, car changer de sport va me booster pour la fin de l’hiver.”

Nul doute que sur la neige avec ses skis ou sur l’eau avec sa voile, Maxime Chabloz n’a pas fini de nous épater.

Johan Tachet/LMO