Marc Rochat exulte. Dans l’aire d’arrivée d’Adelboden, le Vaudois savoure les acclamations des 13’000 fans présents dans les tribunes scandant son nom. Le skieur de Crans-Montana a été une nouvelle fois brillant à Adelboden en prenant la 5e place, pour réaliser la deuxième meilleure performance de sa carrière après son 4e rang aux finales de Soldeu l’hiver passé.
Qu’importe s’il manque de peu son premier podium sur le Cirque blanc, Marc Rochat prouve qu’il n’a jamais été aussi fort à 31 ans. La semaine prochaine à Wengen, il s’élancera d’ailleurs pour la première fois de sa carrière parmi les quinze meilleurs slalomeurs de la planète.
Marc Rochat, votre sourire en dit long sur votre bonheur…
Absolument! Cinquième à Adelboden, premier Suisse… C’est une course extraordinaire. Il n’a pas manqué grand-chose pour le podium mais je ne vais pas me plaindre. J’ai fait une grosse course dans des conditions difficiles. Je crois que c’était une bonne guerre et je suis très content.
Vous vous retrouvez avec Luca Aerni devant vos leaders. Est-ce une révolution au sein de l’équipe de Suisse de slalom?
Je crois que nous avons une équipe très dense. On le voit depuis un moment à l’entraînement maintenant. On est tous capables d’aller chercher la gagne. Aujourd’hui, c’est moi, c’est ma première en tant que meilleur Suisse. Ils ont toujours réussi à me gratter quelques places, mais cette fois c’est bon. Je suis très content de réussir cela à Adelboden, devant le public, devant ma famille et mes amis. C’est génial.
Dans ce mur si raide, face aux tribunes pleines, a-t-on l’impression de maîtriser quelque chose?
Plus ou moins (rires). C’est clair quand on va chercher la limite, il faut être juste dans ce que nous faisons. Il faut gérer les trois premières portes. Je me suis retrouvé dans des positions un peu acrobatiques. Mais vu mes antécédents, j’ai pu me récupérer les doigts dans le nez. J’ai beaucoup appris de mes erreurs et je m’en sers désormais dans mon quotidien. Je l’ai à nouveau démontré aujourd’hui.
Vous avez passé ce cap où vous deviez avant tout assurer?
Oui, j’ai maintenant un dossard qui me permet d’un peu plus lever le pied et de me positionner en première manche. Je me place et quand j’ai l’occasion d’aller chercher la gagne, je mets les gaz. J’ai essayé de le faire en deuxième manche aujourd’hui. Ça n’a juste pas suffi. C’est extrêmement dense. On le voit encore aujourd’hui, tout le monde est capable de gagner une manche de Coupe du monde. Je me positionne dans le peloton et le jour où je vois une ouverture, je mets les gaz dans le sprint et je vais chercher la première place.
Vous l’aviez vu donc cette ouverture aujourd’hui?
Je l’avais vue. J’ai tenté, c’était un tracé qui, en soi, ne me convenait pas énormément. Il y avait beaucoup de place, j’ai de la peine à remplir les espaces. Malgré tout, je me suis dit qu’il fallait tenter. Il n’a pas manqué grand-chose. Le jour où je vais tomber sur mes conditions et mon tracé, on va faire du mal aux autres.
C’est-à-dire que ce premier podium n’est qu’une question de temps?
On est à deux dixièmes. C’est presque rien. On va aller les gratter avec le travail, le matériel, un peu de chance. Je suis persuadé qu’on va y arriver.
Et avant les classiques qui vont s’enchaîner, vous emmagasinez une grosse dose de confiance.
Tout à fait. Je n’ai pas souvent passé les fêtes de Noël avec deux résultats en poche (ndlr: il avait terminé 19e à Gurgl et 23e à Madonna di Campiglio). C’était pour moi une confiance supplémentaire aujourd’hui. Commencer le mois de janvier avec une 5e place, je peux difficilement rêver mieux.
Johan Tachet, Adelboden