Un an après l’inflammation à un genou qui a bouleversé son début de saison, Killian Peier prend encore les choses doucement. Mais les bons sauts sont là et à Ruka, le Vaudois partira en quête de bonnes sensations.

“Je sais que plus je vais pouvoir faire de sauts, plus je vais emmagasiner de la confiance et c’est de ça dont j’ai besoin.” Il y a deux saisons, Killian Peier était un habitué du top 10. L’hiver dernier, une inflammation du tendon rotulien au genou gauche a retardé son début en Coupe du monde et le sauteur de La Sarraz n’était finalement présent que lors d’un tiers des étapes. Une blessure qui continue à se faire ressentir, même légèrement. “Je sens mon genou encore tous les jours. C’est sous contrôle, il n’y a pas de soucis à ce niveau là, mais c’est encore un petit peu présent. Et c’est un rappel qui est constant. Je ne suis jamais vraiment sûr que je vais pouvoir faire ce que je veux à 100% tout le temps.”

Un top 10 est faisable

Ce genou l’a encore forcé à faire une petite pause, entre deux et trois semaines, cet été. Mais dans l’ensemble, la préparation estivale s’est très bien passée. “J’ai 300 sauts cet été, ce qui est une bonne base. J’aurais espéré être un peu plus stable techniquement, mais au niveau du nombre de sauts, je suis assez content.”

Pour la première fois en trois ans, le sauteur de 28 ans a aussi participé au Grand Prix d’été, affichant des résultats plus que corrects (18e du classement général). Un bon signe pour la saison à venir. “Je sais que quand je fais des bons sauts, les résultats suivent.” De quoi le faire remonter cet hiver dans le classement général de Coupe du monde, deux ans après avoir terminé 16e et meilleur Suisse. “Avec des bons sauts et des bonnes sensations, je suis absolument convaincu qu’un top 15 est faisable, même un top 10 sûrement.”

“Je ne sais pas trop où je me situe”

Mais Killian Peier est quelqu’un qui garde les pieds sur terre – pour autant qu’on puisse dire cela de quelqu’un dont l’occupation principale est de voler dans les airs. “Être en deuxième manche le plus souvent possible reste pour moi le but principal. Je n’ai pas “la monstre sensation” où je sais que tous les week-ends j’arriverai à appliquer ma technique comme je l’espère. Il y aura des week-ends qui seront plus difficiles, d’autres qui iront un peu mieux.”

Ruka, ce week-end, sera donc une sorte de test, une chance de se mesurer aux concurrents pour le médaillé de bronze aux Championnats du monde 2019, qui admet qu’il a “un peu de peine à savoir exactement où se situe mon niveau en ce moment”.

Gregor Deschwanden comme locomotive

Killian Peier fera partie d’un quatuor helvétique en Finlande, aux côtés de Gregor Deschwanden, Simon Ammann et Remo Imhof. Avec un nouvel entraîneur et un collègue en forme, les ingrédients sont réunis pour une équipe de Suisse renforcée cette saison. Le Norvégien Rune Velta a repris le groupe à l’intersaison en y apportant “une philosophie un chouïa différente”, salue Killian Peier. “Il ne va pas réinventer le saut à ski, mais il va l’expliquer d’une autre manière et c’est ce qu’il nous fallait.”

Les superbes performances de Gregor Deschwanden ces derniers mois – une médaille de bronze aux Jeux européens d’été et une deuxième place au Grand Prix – devraient aussi donner de l’élan à ses coéquipiers. “Il faudra voir ce que Gregor nous montre cet hiver. C’est lui qui était la locomotive cet été, c’est lui qui a montré comment on pouvait sauter correctement et ça nous a inspirés, ça nous a tirés vers le haut. J’espère qu’il va continuer comme ça cet hiver”, confie Killian Peier.

Se faire plaisir

Au niveau règlement, il y a eu quelques changements cette saison. Pour Killian Peier, la nouvelle méthode de prise de mesure pour les combinaisons des athlètes est plus équitable que lors de la saison précédente. L’interdiction d’utiliser du fart au fluor par contre n’affecte que peu les sauteurs à ski.

En ce début de saison, le Vaudois est donc prudemment confiant. “Je le sens plutôt bien. En ce moment, je suis en forme, j’ai pu m’entraîner correctement cet été, et j’espère juste pouvoir faire des jolis concours et me faire plaisir.” Sans trop se mettre de pression et avec un objectif très simple à Ruka: trouver des bonnes sensations.

Sim Sim Wissgott