Jean-Fred Chapuis, c’est un palmarès majuscule! Champion du monde en 2013, olympique en 2014, vainqueur du Globe de cristal de 2015 à 2017 et encore 2e les deux dernières saisons. Le tout agrémenté de 18 victoires et 35 podiums en Coupe du monde, dont un dernier obtenu samedi à Val Thorens, sur la piste… Jean-Frédéric Chapuis, nommée en son honneur.

“C’est toujours sympa de courir à la maison, s’est réjoui le jeune trentenaire. Il y a forcément un peu plus d’attentes, un petit peu plus de pression pour lancer la saison, mais le plaisir prime. Avoir une piste à son nom, c’est génial même si je reste surtout concentré sur la course.”

Déçu vendredi d’échouer au pied du podium, le local de l’étape s’est bien repris le lendemain en montant sur la troisième marche. “Bien sûr, j’aurais préféré gagner, mais monter sur le podium, ça fait du bien”, souriait-il devant des centaines de spectateurs acquis à sa cause.

Jean-Fred Chapuis (à dr.) a vécu une belle journée samedi en Savoie. (Maeva Pellet/SkiActu)

“Très content d’être Suisse aussi”

La particularité de Jean-Fred Chapuis, c’est que si le drapeau français est affiché à côté de son nom sur les classements, le skieur de Val Thorens est également suisse. “Je suis moitié-moitié, rappelle-t-il. Je parle couramment suisse-allemand. Ma soeur vit en Suisse, travaille en Suisse. Je suis très content d’être Suisse aussi. J’y reviens régulièrement d’ailleurs, car j’ai de la famille un petit peu partout, dans les Grisons, en Valais, etc.”

Et si le meilleur spécialiste de skicross de l’histoire porte une combinaison tricolore, il avait pourtant effectué ses débuts au sein des structures helvétiques. C’était en ski alpin, où il avait notamment pris la 12e place du combiné des Mondiaux juniors 2008 juste devant un certain Alexis Pinturault et. gagné des courses FIS.

Des raisons principalement financières

“J’étais chez Swiss Ski, mais les circonstances ont fait que j’ai changé, explique-t-il. Lorsque j’ai arrêté le ski alpin, j’ai décidé de me mettre au skicross. Je pensais au début le faire pour la Suisse, et finalement ça s’est fait avec la France.” Le changement de nationalité sportive a surtout été effectué pour des raisons financières: “A un moment, lorsque l’on ne gagne pas d’argent, on essaie d’en perdre le moins possible. En France, la fédération me payait tout. Ca s’est fait comme ça.”

Logique, en fait, mais Jean-Fred Chapuis n’a aucune animosité envers la Suisse. “Je ne me sens pas plus Suisse ou plus Français, répète-t-il. Il n’y a pas de rivalité entre les deux nations pour moi. Je n’ai pas à me cacher.” Dans l’aventure, la Suisse a toutefois perdu un grand champion.

Laurent Morel, de retour de Val Thorens