Depuis l’aéroport d’Ekaterinbourg, d’où il s’est envolé pour la Suisse ce lundi, Killian Peier a accepté de retracer son incroyable week-end russe. Le sauteur de la Vallée de Joux a en effet pris la 2e place du concours de dimanche derrière Stefan Kraft sur le tremplin de Stork situé à Nizhny Tagil.

Dans l’Oural, le sauteur de 24 ans a su s’adapter à merveille aux conditions plus chaudes qu’habituellement avec des températures tournant autour des. 0°C. La baignade habituelle n’était elle pas plus chaude que d’habitude. “Mais j’aime bien”, rigole-t-il.

Killian Peier, pouvez-vous nous raconter votre week-end?

C’est génial, bien sûr. J’avais une idée bien précise de ce que j’espérais être en mesure de réaliser. Le but était vraiment de rester focalisé sur ce que je peux contrôler, c’est à dire mon corps et mes pensées. Il s’agissait de laisser de côté les autres aspects telles que les conditions météorologiques et les concurrents.

Vendredi, ça a bien commencé. J’ai réussi de bons sauts et j’ai réussi à me mettre dedans malgré mon week-end passé raté à Ruka. Samedi, mes sauts se sont également bien déroulés. Mais j’ai commis une petite erreur technique en l’air lors de la deuxième manche. J’ai d’abord mis la faute sur les conditions, avant de remarquer que je pouvais moi-même améliorer les choses.

Enfin, dimanche, les conditions aérologiques étaient légèrement plus compliquées mais j’ai réussi un bon saut de qualification. Ensuite, lors du concours, j’ai plutôt été chanceux avec les conditions. Evidemment, je suis plus que content d’avoir pris cette 2e place. C’est assez incroyable!

Ce podium, c’est le fruit d’un long travail?

Oui, en quelque sorte. On voit que le travail effectué cet été paie. J’ai réussi de bons sauts à l’entraînement juste avant le début de saison et il fallait que le mental suive. Après, ce résultat n’a pas été obtenu tout seul. C’est toute une structure, avec notamment mon coach personnel (ndlr: Othmar Buholzer), qui me permet d’y arriver.

Quel rôle a joué justement le fait de travailler le mental?

Cela fait maintenant deux ans et demi que je travaille là-dessus. Je sens une vraie différence, une vraie amélioration. Il y a encore des moments où je me laisse emporter par mes émotions, mais maintenant, j’arrive à réagir.

Ce podium, ça vous libère?

En fait, monter sur le podium n’était pas forcément un objectif. Le but est simplement de montrer mes meilleurs sauts chaque week-end. Je sais que je suis capable de réaliser de très bonnes performances mais je ne peux pas dire que ça suffira toujours pour le podium. Mais c’est un joli bonus, qui me donne un petit peu plus d’énergie.

C’est aussi l’occasion de prouver que votre médaille mondiale était bel et bien méritée, et pas un exploit isolé?

Cet été, j’ai fait l’erreur de penser qu’il fallait que je confirme à tout prix. Ça m’a un peu renfermé sur moi-même et j’ai dû changer ma façon d’aborder ma préparation pour que ça ne devienne pas une obsession. Finalement, j’ai prouvé que cette médaille était méritée sans chercher à le faire.

On sent également cette année qu’aucun sauteur n’est totalement dominateur et que les concours sont très ouverts.

C’est vrai et c’est plutôt cool. Ça change des dernières saisons. Daniel Andre Tande a l’air très en forme, mais la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain.

La suite s’annonce intéressante avec Engelberg et la Tournée des 4 Tremplins qui approchent. Un beau programme en perspective!

En effet. Ça va être une super saison, je me réjouis vraiment. Avant toute chose, je vais profiter de mon jour de congé mardi à la maison avant de reprendre l’entraînement mercredi. Ensuite, jeudi, départ pour Klingenthal.

Cette saison est particulièrement chargée avec des concours tous les week-ends.

C’est vrai mais ça me plaît du moment que j’arrive à en profiter. D’ailleurs, je n’ai pas prévu de rentrer en Suisse romande avant fin mars (ndlr: il habite à Einsiedeln). Mes parents vont venir fêter Noël chez moi.

Laurent Morel

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