Le télémark devra encore patienter avant de devenir olympique. Le CIO a décidé de ne pas inclure de nouveaux sports pour les Jeux d’hiver de Pékin en 2022. “A force, on espérait pouvoir y participer. D’autant plus que la FIS nous appuyait sur ce dossier”, lance déçue Amélie Wenger-Reymond, la dame aux 133 victoires en Coupe du monde. “Malheureusement, le CIO a d’autres priorités et ne veut pas augmenter le nombre d’athlètes.”

Un sentiment partagé par Nicolas Michel, le dernier vainqueur du grand globe de cristal de la spécialité: “Je pense que l’on méritait notre place surtout quand on voit certaines disciplines qu’ils ont rajouté au programme. Ont-elles toutes véritablement un sens?” Pour le Valaisan, le télémark paie encore un déficit de notoriété. “Le surf et le skate seront olympiques à Tokyo, mais tout le monde connaît ces sports. Par contre, je ne suis pas certain que chacun sache ce qu’est le télémark.”

Bastien Dayer, qui fait également partie des meilleurs spécialistes de télémark de la planète, aurait souhaité une intégration olympique pour encore “booster” un sport qui a “passablement évolué ces dernières années”, et notamment en Suisse. “D’un point de vue financier, cela aurait été très intéressant pour la relève. Nous avons des jeunes, mais nous manquons toutefois de moyen”, explique-t-il. “En tant que sport non-olympique, nous ne bénéficions par des mêmes apports au sein de Swiss-Ski”

Enfin aux JO en 2026?

La porte n’est toutefois pas fermée pour que le télémark devienne olympique. Malgré tout, cela ne se fera pas avant le Jeux de 2026 au moins. “Nous allons continuer à nous battre pour faire connaître notre sport”, reprend Nicolas Michel qui, du haut de ses 23 ans, devrait encore skier au plus haut niveau dans huit années. Ce ne sera toutefois plus le cas d’Amélie Wenger-Reymond et de Bastien Dayer, tous deux trentenaires, et qui auront déjà raccroché leurs spatules d’ici là. “Etre aux Jeux aurait changé plusieurs perspectives et nous aurions revu nos priorités. Je vais continuer simplement à prendre saison après saison”, confie Amélie Wenger-Reymond qui, comme Bastien Dayer, a encore faim de victoires et de médailles.

Johan Tachet