Il y a un mois, Fanny Smith se crashait lors de la finale de l’épreuve de Coupe du monde de Nakiska. Au Canada, la Vaudoise a été victime d’une grosse contusion osseuse du plateau tibial qui laissait craindre sur la participation olympique de la médaillée de bronze de PyeongChang. Une gros mois de rééducation, de travail acharné et la skieuse de Villars sera bien jeudi au départ de l’épreuve de skicross sur le parcours de Secret Garden. Mais l’état de santé de la Chablaisienne lui permettra-t-elle de se battre pour les médailles? La question reste en suspens.

Fanny Smith, tout d’abord, comment allez-vous avant d’aborder le skicross olympique?

Ça va… Je suis très contente d’avoir pu skier aujourd’hui (ndlr: lundi). J’ai réussi à faire tout le parcours et c’est est déjà une victoire pour moi. Je suis heureuse d’être présente aux Jeux et il s’agit de prendre les jours les uns après les autres.

N’avez-vous pas l’impression que des obstacles se mettent toujours en travers de votre route lors des Jeux olympiques?

C’est clair que ça n’a jamais été simple. Tous mes Jeux ont été différents. A Vancouver, j’étais jeune. A Sotchi, la déception a été énorme (ndlr: éliminée en demi-finale) et à PyeongChang, c’était vraiment très bien de rentrer avec une médaille. Là, c’est difficile mentalement d’encaisser une telle blessure à quelques jours des Jeux. Je ne peux rien faire d’autre que de me mettre en mode guerrière et de donner le maximum.

Comment s’est déroulé le processus de guérison depuis votre accident au Canada?

J’ai immédiatement été prise en charge par les médecins à mon retour où on a diagnostiqué ma blessure. J’avais déjà pris rendez-vous en amont chez mon médecin, chez mon ostéopathe, chez mon acupuncteur, je voulais mettre toutes les chances de mon côté. Tous les jours, j’ai beaucoup travaillé. Mes journées commençaient à 8 heures pour se terminer à 21 heures à la maison. Je n’ai pas arrêté les soins pour récupérer au mieux et soulager mon genou. J’enchaînais les thérapies. L’objectif était de skier avant de partir en Chine, ce que j’ai pu faire les samedi et dimanche avant de m’envoler le 9 février.

Comment se trouve actuellement votre genou?

Je ne vais le cacher, j’ai mal. Je vais devoir gérer la douleur, notamment le jour de course. Si j’avais la belle surprise d’aller jusqu’en finale, cela ferait cinq runs, ce qui serait énorme. Je travaille pour gérer cette douleur, puisque c’est un os, et non un ligament, qui a été touché. Mais il y a énormément de tension dans mon genou. Toutefois, je n’ai pas de risque d’aggravation de la blessure, c’est juste le processus de guérison qui peut être plus lent. Mais dans ce cas-là, ce n’est pas grave, le risque est prenable pour participer aux Jeux. Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas à 100%. Indépendamment des jours, il y a des hauts et de bas.

A vous entendre, une qualification pour la finale représenterait donc déjà un petit miracle?

Très honnêtement, oui. Je compte sur mes capacités mentales et l’adrénaline le jour de course pour me booster. Je n’ai pas du tout eu la préparation souhaitée pour des Jeux olympiques. Je vais essayer de faire au mieux compte tenu des circonstances. J’ai fait un entraînement correct lundi… Enfin, je suis quelqu’un de très dur envers moi-même, du coup dans l’absolu c’était mauvais. Mais en tenant compte de tous les paramètres, c’était un bon entraînement et je vais construire là-dessus.

Johan Tachet/LMO, Zhangjiakou