Le soleil baigne généreusement de ses rayons Arosa. Mais c’est sous les projecteurs de la station grisonne que les meilleurs spécialistes de skicross du monde joueront des coudes mardi. Une parenthèse nocturne devenue tradition sur la Coupe du monde. « C’est une énergie différente mais que j’apprécie énormément », sourit Fanny Smith. La triple lauréate du grand Globe de cristal s’y sent « comme à la maison » après avoir levé les bras à quatre reprises à Arosa. Skier sous les étoiles plaît également à Romain Détraz qui avait remporté dans la vallée de Schanfigg son seul succès en Coupe du monde jusqu’ici en 2016. « Je suis quelqu’un qui est davantage du soir que du matin », se marre-t-il. « J’ai parfois un peu de peine à me lever à 8 heures pour disputer une course. »
L’avant-course des Romands en vidéo:
Malgré tout, les skieurs n’auront pas le temps de profiter de la grasse matinée mardi, puisque les qualifications sont agendées peu avant midi pour une journée qui s’annonce « intense » comme l’explique le troisième Vaudois engagé Niki Lehikoinen. « On va devoir enchaîner, suivant comment, sept ou huit manches si on passe les différents tours. Contrairement aux différentes courses, il y aura un tour de plus avec 64 qualifiés et il sera important de rester bien concentrés », lance le skieur de la Côte qui, en n’étant pas engagé à Val Thorens dimanche, s’est épargné les sept heures de trajet nécessaires entre la station française et celle de Suisse orientale et, avec, une fatigue supplémentaire.
Etre devant au départ, c’est prendre un avantage certain
Outre l’heure tardive, ce qui différencie véritablement la compétition d’Arosa des autres courses est son format sprint. Une bagarre intense d’une trentaine de secondes, soit près d’une minute de moins que sur certains parcours du circuit mondial. « Il s’agit de faire le moins d’erreurs possibles », analyse Fanny Smith. Dans ce type de compétitions nerveuses, prendre un bon départ est primordial pour éviter de devoir refaire son retard. « Il faut également être capable de créer de la vitesse sur tous les petits mouvements de terrain », renchérit Niki Lehikoinen qui entend se montrer dans les Grisons et prouver qu’il mérite sa place en Coupe du monde.
Romain Détraz, de retour de blessure, se questionne sur son explosivité. « J’ai moins travaillé dans ce domaine l’été dernier, du coup, je suis peut-être moins fort qu’il y a deux ou trois ans. Mais il faudra être bon dans le portillon, car il y a moins de possibilités de déplacements sur le parcours. » Un élément contrecarré par Fanny Smith. « On pense qu’il y a moins de dépassement car c’est court, mais on peut être surpris au final. »
Toujours est-il que la donne est toujours la même, indépendamment des courses, quelles soient longues ou diurnes: Il faut franchir la ligne d’arrivée parmi les deux premiers concurrents de sa série pour avancer dans le tableau. « Et c’est pour cela que l’on aime notre sport, car il y a toujours des rebondissements », conclut Fanny Smith.
Johan Tachet, Arosa