C’est un Erwan Käser reposé après les Fêtes de Noël qui aborde le Tour de ski ce samedi au Val Müstair. « Après les courses de Davos, j’avais besoin d’un peu repos. J’étais émoussé et je n’avançais plus, c’est la première fois que cela m’arrivait. » Au moment d’aborder il y a deux semaines les courses grisonnes, où il n’est pas parvenu à accrocher les trente lors du sprint, le fondeur de Bex sortait d’un gros bloc en Norvège. Un séjour nordique réussi puisqu’il a rempli son premier objectif de l’hiver en se classant 25e du sprint de Beitøstolen. Une performance réalisée en style classique qui devrait lui permettre de valider son ticket pour les Mondiaux de Planica dans deux mois. « Normalement, ce résultat devrait suffire. C’est un bon poids en moins sur les épaules. »

Dans le règlement de Swiss-Ski, deux top 25 sont requis pour valider un ticket mondial. Or, comme le sprint des Championnats du monde se déroulera en style classique, il y a fort à parier que le Vaudois sera de la partie en Slovénie, d’autant plus qu’il est le seul Suisse à avoir réalisé pareille performance avec Valerio Grond, Janik Riebli et son cousin Jovian Hediger, qui a pris sa retraite depuis, sur les deux dernières saisons en Coupe du monde.

Des analyses de Klaebo et Jouve

Et ce n’est pas un hasard de retrouver Erwan Käser performant en classique. Le Bellerin, à l’image de Nadine Fähndrich qui s’était imposée à Beitøstolen et à Davos, a mis un accent particulier dans sa préparation, travaillant spécifiquement ce style qui n’est jamais facile à apprivoiser. « Chaque saison, je me fixe des objectifs en fonction des Mondiaux. Pour le coup, j’ai passablement travaillé dans le but d’améliorer ma technique de poussée. » Pour ce faire, il analyse également ses adversaires. « J’ai regardé des vidéos de gars comme Klaebo, le roi de la discipline, ou Jouve qui sont des gros pousseurs. Je n’ai pas le même corps qu’un Richard Jouve, mais je peux m’en inspirer et m’adapter. »

Deux stages en altitude à Livigno pour parfaire sa préparation

Pour le sprint mondial prévu le 23 février prochain, le Chablaisien adapte toute sa préparation. Après Noël, il s’est rendu avec sa femme et sa fille à Livigno. Dans la station italienne perchée à plus de 1800 mètres, il a pu peaufiner ses réglages et accumuler les globules rouges avant le Tour de Ski où il participera uniquement aux deux premières étapes aux Val Müstair. Erwan Käser mettra ensuite la flèche sur Zwiesel (ALL) et l’Alpen Cup – la Coupe d’Europe de ski de fond – afin d’y disputer un nouveau sprint en classique. « C’est une discipline tellement spécifique que le but est de chasser un maximum ce type de courses. De plus en Alpen Cup, le niveau est moins élevé, et il y a également la possibilité d’accrocher une demi-finale, voire une finale, et ainsi accumuler les manches. » Les Championnats de Suisse, puis les courses de Coupe du monde aux Rousses, à la frontière vaudoise avec Saint-Cergue, précéderont un nouveau camp d’entraînement à Livigno.

Car s’il poursuit sur cette dynamique, Erwan Käser peut être ambitieux aux Mondiaux, puisque seuls cinq Norvégiens – Johannes Hoesflot Klaebo est automatiquement qualifié en tant que champion du monde en titre – peuvent prendre le départ de l’épreuve. « Il y en aura pas une dizaine comme à Beitøstolen », se marre-t-il avec, peut-être, le secret espoir d’accrocher une demi-finale mondiale.

Johan Tachet