Au moment où Marco Odermatt fête sa première victoire en coupe du monde de géant, un autre skieur helvétique se félicite du séjour de Santa Caterina. ll s’agit de Daniel Yule à la sortie d’un week-end baptême dans la discipline. Le Valaisan, qui découvrait le géant sur le Cirque blanc, a réussi son pari: se qualifier pour une deuxième manche. Et avec brio, puisque le skieur du val Ferret a pris la 20e place sur le tracé initial du deuxième géant disputé dans la station lombarde, avant de terminer au 25e rang final. Bilan et perspectives.

Daniel Yule, nous pouvons imaginer que vous tirez un bilan positif des premiers géants que vous avez disputés sur la Coupe du monde?

Oui, le but était de voir une deuxième manche. Je retire plein de positif. Je pense en avoir surpris plus d’un avec mon ski. Après, cela reste une 25e place et je sais que j’aurais pu encore faire mieux, j’ai toujours ce côté compétiteur. Une ou deux fautes me coûtent pas mal de temps en seconde manche. On ne va pas tirer de plan sur la comète, je manque encore de constance, mais progressivement cela vient.

On vous a notamment vu à votre aise les deux jours sur les premières parties de tracé…

Samedi, le haut du parcours était très bon, mais je n’ai pu garder le rythme sur l’ensemble de la manche et des gens derrière moi aux temps intermédiaires ont réussi à se qualifier. J’ai pu corriger le tir lundi. Il ne faut pas oublier que les disciplines techniques, ça reste deux manches complètes que je ne suis pas parvenues encore à réaliser en géant. Après, les conditions n’étaient pas faciles, mais la piste était moins raide qu’à Alta Badia. Toujours est-il que j’ai montré que le potentiel est là et j’ai pris de la confiance pour la suite dans cette discipline. Je dois désormais travailler pour être plus régulier.

Vous nous avez dit la semaine dernière que vous ne serez pas au départ du prochain géant à Alta Badia (20 décembre). Vous nous le confirmez à nouveau?

Je vous avoue que nous en avons parlé à nouveau avec Thomas Stauffer (entraîneur en chef de l’équipe masculine suisse) et Matteo Joris (entraîneur de l’équipe de Suisse de slalom), mais qu’il était préférable de se concentrer sur les deux slaloms devant se dérouler les deux jours suivants (21-22 décembre). Ce sont les premiers de l’hiver. On verra si je peux faire d’autres géants. Cela dépendra du déroulement de la saison, mais mon objectif reste le slalom.

Le slalom justement. Vous terminez 3e du classement de la spécialité lors des deux dernières saisons. Dès lors, peut-on affirmer que l’objectif cet hiver sera d’aller chercher le Globe?

Non, c’est plutôt un rêve. Les objectifs sont simples: skier à mon niveau. J’ai montré lors des dernières saisons que j’étais capable de me battre pour les victoires. En pensant au Globe, alors qu’aucune course n’a été disputée, c’est prendre les choses par le mauvais bout. En toute franchise, je vois ma dernière saison comme réussie même s’il n’y a pas eu ce Globe au bout (ndlr: Daniel Yule a terminé à 57 points du Norvégien Henrik Kristoffersen en étant notamment éliminé lors de la 2e manche du dernier slalom à Chamonix alors qu’il était en tête sur le premier tracé) avec cinq podiums dont trois victoires. Si on me propose le même hiver, je signe immédiatement. Je ne veux pas parler de Globe, même si l’appétit vient en mangeant.

Johan Tachet